“Don d'organes, don de vie”, c'est le thème d'un colloque international organisé hier à Tlemcen par la faculté de médecine du Dr-Benzerdjeb de l'université Abou-Bekr-Belkaïd de Tlemcen, avec la participation de plusieurs professeurs et chefs de service issus des structures sanitaires nationales ainsi que d'éminents spécialistes venus de France comme les professeurs Ghouti Hadj Eddine Sali Ali, membre de l'observatoire citoyen afro-méditerranéen éthiques bioéthique et droits de l'Homme de Paris, Sadek Beloucif, chef de service d'anesthésie-réanimation médicale à Bobigny et d'Arabie Saoudite en la personne de Ahmed Chabalout du service de transplantation d'organes de l'hôpital King-Faïçal de Riyad. Douze conférences suivies de débats ont été présentées à l'occasion de cette rencontre scientifique qui a permis de cerner les grandes lignes de ce thème d'actualité et très sensible en rapport avec la greffe d'organes qui, comme l'a dit le professeur Mustapha Benmansour, chef de service néphrologie au centre hospitalo-universitaire de Tlemcen, président du colloque, “est une thérapeutique efficace et constitue la seule chance de survie d'un nombre croissant de malades, de tous âges et représente ainsi un formidable espoir dans la mesure où les personnes greffées parlent d'une seconde naissance”. Le professeur Benmansour, qui a réalisé à ce jour 25 greffes de reins depuis 2003 dont 12 pour la seule année 2011 (alors qu'il y a 600 à 700 dialysés en attente de greffes dans la wilaya), a ajouté que “le Coran nous enseigne que la vie a un caractère sacré, que la vie et la mort sont liées, l'une venant de l'autre et l'y conduisant immuablement” en se posant la question “comment concilier la quête d'une vie meilleure pour les uns et les représentations sociales, culturelles du corps, de son intégrité, de la mort pour les autres ?” La problématique de ce colloque s'est notamment articulée sur la question de savoir si l'on peut instaurer, dans la société algérienne, la culture du don d'organes. Les sous-thèmes traités “religions et mort encéphalique”, “plan national de lutte contre l'insuffisance rénale chronique”, “éthique des dons d'organes et sociétés”, “rôle des médias”, “concepts éthiques de la mort encéphalique”, “expérience saoudienne dans le prélèvement d'organes chez les donneurs vivants et décédés”, “impact psychologique du prélèvement de rein chez le donneur vivant” ont permis d'approfondir la réflexion autour de la question de la mort encéphalique, de la vision des religions et des grands courants spirituels, de l'altruisme comme “moteur” social des dons, de l'implication de la société dans le processus des dons d'organes, de la formation spécifique du personnel qualifié en transplantation, du législatif, de la relation entre donneur et receveur. B. Abdelmadjid