La situation de grande turbulence que traverse la CADC, depuis quelques mois, ne semble pas s'arranger au fil des conclaves, comme l'aurait souhaité toute une population qui faisait du mouvement citoyen, depuis trente mois, un grand espoir, mais bien au contraire elle continue de se détériorer pour prendre la forme d'une scission avérée et surtout dangereuse pour la cohésion des rangs. Après la tenue de deux conclaves parallèles, le week-end dernier, à Imzizou et à Mechtras, ensuite la commémoration de la journée du 1er Novembre en rangs dispersés à Ighil Imoula, qui s'est d'ailleurs soldée par une prise de bec entre plusieurs délégués, deux autres conclaves sont encore prévus pour aujourd'hui dans la soirée dans les mêmes lieux. Les travaux du conclave ordinaire, tenu à Imzizou, avec la participation de 42 coordinations, se poursuivront, aujourd'hui, pour débattre et adopter la partie du document, consacrée à la forme de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, sachant que la partie consacrée au fond, a été déjà adoptée vendredi dernier, après une longue nuit de débats houleux au cours desquels plusieurs coordinations à l'instar de Boudjima, Tigzirt et Makouda, ont tenté de convaincre — avant de quitter la plénière — de la justesse de leur position de rejet du document dans le fond et dans la forme avec comme argument : l'élaboration de ce document dans la précipitation qui a engendré d'ailleurs, selon ces mêmes coordinations, beaucoup de contradictions dans la manière et les moyens de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur qui est déviée à travers ce document de son esprit politique. Cette position est partagée également par les 16 coordinations qui ont tenu un conclave à Mechtras et dont les travaux se poursuivront, aujourd'hui, pour débattre de la situation actuelle qui prévaut au sein de la CADC. Pour les quarante coordinations ayant adopté le document après avoir apporté les amendements et les enrichissements jugés nécessaires, celui-ci n'est toutefois pas conditionné par le dialogue avec le pouvoir. La satisfaction des préalables posés lors du dernier conclave inter-wilaya demeure une condition sine qua non à toute prise de langue avec le pouvoir. Devant la légitimité que se donnent les deux parties quant à la tenue de ces deux conclaves, puisque dans les deux cas, ils ont été convoqués par la présidence en exercice, l'attitude adoptée, de part et d'autre, consiste à ne pas reconnaître réciproquement les conclaves du week-end passé ; la situation se complique d'avantage. Pour cela, un conclave de réconciliation s'avère nécessaire, dans le cas où les deux parties ne sont motivées que par l'intérêt de la Kabylie. S. L.