Le RCD a rendu public, hier, un communiqué que nous publions ci-dessous. Il y a 57 ans, une poignée de jeunes patriotes, lassés par les déchirements, les hésitations et les compromissions de leurs dirigeants, décidaient d'assumer leur responsabilité devant l'Histoire en engageant un combat de rupture avec le colonialisme pour assurer liberté, dignité et prospérité à leur peuple. Système politique anachronique, violent et non réformable, le colonialisme allait connaître, sept ans et demi plus tard, une de ses défaites les plus retentissantes. Dérouté dès 1957 par l'assassinat, les coups de force, le népotisme et l'opacité, le mouvement de libération national accoucha dès l'indépendance d'un pouvoir politique qui n'en finit pas de déposséder le citoyen de ses droits et de le soumettre à la loi des clans qui confisquent l'Etat national et dégradent la nation sur la scène internationale. La solidarité manifestée par Alger à tous les despotes de la région est une insulte au message de Novembre et de la Soummam. Ce fourvoiement ne semble connaître ses premiers revirements qu'avec les pressions des principales puissances mondiales qui somment Alger de rompre avec ses alliances douteuses. Après avoir promis un soutien sans faille au dictateur de Sanaâ, il y a deux mois, après avoir soutenu le dictateur de Tripoli jusqu'à la fin, après avoir encouragé le clan mafieux de Damas, le système entame un repositionnement qui dévoile son instabilité et son désarroi. Soumis aux injonctions des capitales étrangères, le pouvoir, sans cap ni boussole, surnage au grès des ordres qu'il reçoit de l'extérieur. Exemple de courage, de détermination et de lucidité en 1954, l'Algérie de 2011 en est l'exact contraire. L'échec de 2011 n'a d'égal que la ferveur de 1954. Manipulé, falsifié et confisqué, le sacrifice du peuple algérien, mis au service de l'injustice, des fraudes et de la corruption, est ignoré par les nouvelles générations en perte de valeurs et de repères. Au regard des menaces qui pèsent aujourd'hui sur le devenir national, force est de constater que l'impasse de 1954 et celle de 2011 relèvent plus d'une différence de degré que de nature. Les jeunes de Novembre ont assumé une rupture salutaire, ceux de 2011 se doivent de montrer la même résolution pour réhabiliter l'espoir et l'honneur d'un peuple trahi.