Résumé : Rabah avait peur de perdre Farid. Il lui demanda si elle comptait reprendre avec lui. Il lui rappela sans ménagement tous les malheurs qu'elle avait eus à cause de lui. Il pensait aller porter plainte. Il la menaça de révéler à Krimo tout ce qu'il ignorait… Ferroudja était anéantie et perplexe. Jusqu'où l'égoïsme mènerait-il Rabah ? Elle se le demandait. Toujours debout à quelques pas de lui, elle le regardait. Au fond de son cœur, elle était stupéfaite. Jamais elle ne s'était attendue à ce que Rabah la menace. Quand il lui parla de nouveau, son ton était cassant et coupant. Elle frémit. Elle devinait qu'il ne lâcherait pas son idée. Ça allait être du chantage. - S'il cherche à reprendre Farid, je lui dirai tout ! Il n'en voudra plus ainsi ! La jeune femme n'hésita plus. - Je le lui dirai moi-même, dit-elle. Tu n'auras pas à le faire ! Rabah sursauta de surprise. Il avait cru qu'en la menaçant, il la ferait renoncer, surtout à Krimo. - Il n'en voudra plus ! l'avertit-il. Qui voudra d'un fils dont le doute persiste quant à savoir qui est vraiment son père ? - Je lui raconterai tout ce qui est arrivé, déclara Ferroudja. Ce sera à lui de choisir. Je lui dirai tout, au risque de le perdre. Cela te réjouit ? Rabah avait lâché un rire sans joie. - Je serais vraiment réjoui s'il me laisse son fils, lui affirma-t-il. Si tu nous laisses tranquille… Ferroudja haussa une épaule. Elle n'osa pas le lui dire tout de suite, mais elle envisageait de prendre un avocat et de demander la garde de son fils. Si Farid restait quelques mois de plus, ce serait des mois de trop. D'autres problèmes lui seraient posés quand elle voudrait le récupérer. Il allait lui mettre en tête des mensonges. Il tenterait de creuser un fossé entre eux pour qu'il refuse de partir avec elle. Ferroudja fit mine d'obtempérer. - Rassure-toi, si je vais parler à Krimo, c'est pour lui enlever toute idée de venir récupérer Farid ! Le visage de Rabah s'éclaira. Il se leva. - C'est vrai ? Tu ne me mens pas ? La jeune femme secoua la tête alors qu'il poursuivait. - J'aime Farid comme le fils que je n'ai jamais pu avoir. Si je devais être séparé de lui, j'ignore ce que je deviendrais… Déjà, je me sens mourir un peu depuis que je sais que son père est revenu de l'étranger. Rabah se tut et sourit, regardant derrière Ferroudja. Zohra et Farid étaient revenus. Il alla vers le garçon, le prit par le bras et le guida jusqu'au canapé où ils s'assirent. Il l'étreignit contre lui. De nouveau, il pleurait. Le garçon l'interrogea. - Tu regrettes d'avoir frappé mon père ? - Oh non, il méritait plus, répliqua Rabah. Il n'est pas digne d'être ton père. Il ne pourra jamais rien t'offrir de bien. Tu aurais vécu dans la misère si tu avais été chez lui. C'est un raté, un bon à rien… Le garçon regarda sa mère, le regard interrogateur. était-ce vrai ? lisait Ferroudja qui choisit de se taire. Elle ne voulait pas lui mettre de fausses idées en tête ou faire de Krimo l'incarnation du mal et de l'échec. Il n'avait jamais rien eu gratuitement. Il avait dû batailler pour essayer d'avoir un peu de chance. Il s'était débattu pour se dégager des filets que la malchance lui avait tendus et qui s'étaient resserrés sur lui jusqu'à l'étouffer… (À suivre) A. K. passager 08-11-2011 17:57