La pheoniciculture algérienne fait face actuellement à de nombreux problèmes qui entravent son développement. De prime abord, la production de dattes se développe essentiellement dans les zones arides et semi-arides. Ce qui dénote des conditions difficiles dans lesquelles cette activité évolue. Le palmier dattier est considéré comme le pivot d'un système de production oasien qui nécessite une protection permanente. Cet arbre est qualifié également de pilier de l'écosystème oasien parce qu'il alimente les populations de ces régions. Mieux, il limite les dégâts occasionnés par l'ensablement et crée un microclimat favorable à la vie animale et végétale. De par l'importance du rôle que joue ce produit, l'Algérie est condamnée à développer cette culture. La pheoniciculture vit des problèmes techniques, des contraintes liées à la mécanisation des opérations culturales, à la gestion de l'eau d'irrigation… Mais l'autre problématique, et non des moindres, à laquelle cette production est confrontée demeure le phénomène des maladies, notamment le bayoud, les attaques destructrices du charançon rouge, les feuilles cassantes… Les dattes algériennes souffrent aussi d'un problème de commercialisation et de promotion, qui freine son exportation si tant est que sa qualité est reconnue de tous, y compris par les étrangers. Une telle situation recommande une prise en charge sérieuse, d'abord par la communauté scientifique, dont les chercheurs. C'est à ceux-là qu'incombe l'élaboration d'un programme national sur le palmier dattier. Un travail de recherche a été entamé il y a de cela 50 ans. Dans les pays du Maghreb, et en Algérie en particulier, c'est la maladie du bayoud qui a déclenché le premier programme de recherche mis en place dans les années 1970 à l'université d'Alger. Des travaux ont été réalisés sur ce champignon, agent causal de cette maladie. Des études ont été, en outre, effectuées sur la connaissance de la biologie de cette espèce de produit dans le but de comprendre les relations entre le parasite et la plante et pouvoir enfin lancer la culture in vitro des variétés qui seraient apparues résistantes au bayoud. À l'occasion d'un symposium international, organisé, hier à Alger, par le Laboratoire de recherche sur les zones arides, en partenariat avec l'Institut de recherche en agronomie (INRAA), un bilan de 50 années de recherche a été établi. Cette rencontre, à laquelle ont pris part des spécialistes venus de 17 pays, sera sanctionnée par des recommandations qui pourront constituer une première mouture d'un programme de recherche sur le palmier dattier. Ce document doit être, selon le directeur de l'INRAA, M. Chehat, identifié et servira de base de réflexion pour les chercheurs, y compris les plus jeunes parmi eux. Ce programme sera validé par un atelier dont la date pourrait être fixée pour le 6 décembre. Une demande de financement sera ensuite présentée à la direction de la recherche scientifique au ministère de tutelle pour lancer le programme. M. Chehat a mis l'accent sur la nécessité de développer davantage la recherche et créer un réseau de chercheurs. Car, si celle-ci stagne, l'agriculteur, lui, ne s'arrêtera pas… Outre la mise en place de moyens de protection des 17 millions de palmiers dattiers dont dispose notre pays, la rencontre d'hier vise à réaliser une synthèse des différents travaux accomplis sur cet arbre par les autres pays, proposer une réflexion sur le développement de nouvelles approches scientifiques. La filière dattes a, faut-il le souligner, connu de bonnes performances ces derniers mois. La production a dépassé les 7,24 millions quintaux (qx) en 2010/2011, contre 6,4 millions de qx lors de la campagne précédente. Près de deux tiers de cette production ont été réalisés par deux wilayas : El-Oued et Biskra. Badreddine Khris