Atout n Le potentiel de la culture phœnicicole dans notre pays lui permet d'occuper une place sur le marché mondial en matière de dattes, estime Mme Lakhdari Fettoum, directrice du Centre d'études scientifiques et techniques sur les régions arides de Biskra. Alors que le patrimoine phœnicicole dans notre pays dépasse les 18 millions de palmiers, dont 10 millions en production, l'Algérie peine toujours à pénétrer comme il se doit le marché mondial, «ce qui est regrettable», a ajouté Mme Lakhdari. Intervenant, jeudi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, elle a fait observer que le développement des régions arides et semi-arides doit d'abord commencer par la filière phœnicicole. «Si nous sommes dans une zone où le palmier est stratégique, il faut mettre le paquet sur le palmier dattier. Il ne s'agit pas seulement de planter le palmier, mais il faut le diversifier», a-t-elle déclaré. «Si l'on voit le nombre de palmiers dattiers en Algérie, en tenant compte de leur calendrier de maturation, nous avons des variétés qui mûrissent à partir du mois de juin dans la région d'In-Salah, et nous en avons d'autres qui mûrissent presque vers novembre, pratiquement en hiver. Avec un tel panel, je pense que si l'on est malin, on peut envahir et tenir le marché international de la datte», a-t-elle estimé. Outre variété Deglet Nour, la plus prisée sur le marché mondial, et autres variétés qui sont cultivées dans des zones phœnicicoles, elle a fait observer que la variété Arganier, qui n'est pas cultivée dans la zone phœnicicole, puisque son écosystème n'est pas le même avec celui des oasis, peut être développée d'une manière incroyable. «L'arganier est une espèce à valoriser. C'est une espèce qui n'a pas été valorisée jusque-là. Pourtant, il existe un grand potentiel au niveau de la région de Tindouf et nous avons une équipe au Crsta qui y travaille et s'attelle à la maîtrise de la multiplication de l'espèce et nous espérons engager un procédé de multiplication in vitro pour accélérer le processus», a-t-elle dit. Par ailleurs, la directrice du Crsta a fait savoir que les autres filières ne sont pas à négliger, d'autant qu'elles ont donné des résultats considérables dans ces régions, à l'instar des cultures maraîchères, fruitières. «Les actions engagées et suivies par les chercheurs du Centre consistent à cartographier les zones aptes à la mise en valeur et à multiplier les efforts dans les zones difficilement drainables», a-t-elle dit. Si, aujourd'hui, il y a des mises en valeur qui sont plus ou moins compartimentées, on a les parcelles phœnicicoles et, à côté dans les Zibans, les cultures sous serres qui se développent énormément et la pomme de terre à Oued Souf. Dans d'autres régions, c'est l'arboriculture. «Le modèle oasien peut toujours nous inspirer étant régi sur des bases de développement durable puisqu'il valorise les potentialités locales du milieu», conclut Mme Lakhdari.