Il s'engage, s'il est élu, à “tourner la page du président providentiel, homme à tout faire”. Pour lui, un FCE performant devra être piloté par une équipe. Le président-directeur général d'Alliance Assurance, candidat à la présidence du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a réuni, lundi, en soirée, à l'hôtel Hilton d'Alger, ses pairs chefs d'entreprise pour expliquer son programme d'action. Hassen Khelifati n'a pas ménagé le président sortant, Réda Hamiani, présent dans la salle. Critiquant sévèrement son bilan, le P-DG d'Alliance assène : “Après deux mandats d'immobilisme et de statu quo, nous avons été bien servis en petites réalisations”, poursuivant en disant qu'il était “attristé par l'idée que se font certains du rôle de notre association et de passer à côté de l'ampleur des défis”. Hassen Khelifati ne cache pas son insatisfaction du rôle actuel du FCE. “Ma candidature est un véritable coup de colère et d'insatisfaction”, a-t-il souligné. “En allant rencontrer les membres du FCE, j'ai pu constater leur frustration de ne pas avoir un organe qui parle en leur nom et qui les défende contre une réglementation contraignante, une concurrence étrangère sauvage et une administration Léviathan au service d'elle-même”, regrette Khelifati, estimant que “le FCE n'est plus le porte-voix des chefs d'entreprise”. “Au lieu d'être une force de propositions, réfléchir sur des stratégies nationales, dans le tourisme, les TIC et l'agriculture… les candidats du statu quo se contentent de réduire leur ambition à une question de sièges, de postes et de prestige personnel”, accuse le P-DG d'Alliance Assurance, estimant que le FCE “s'est transformé, durant le dernier mandat, en une instance d'opposition stérile”. Pis Hassen Khelifati a accusé Hamiani d'avoir défendu “des positions personnelles”. Du coup, il s'engage s'il est élu “à tourner la page du président providentiel, homme à tout faire”. Pour lui, un FCE performant sera piloté par une équipe. Selon lui, “l'argument qui consiste à dire que les membres ne veulent pas s'impliquer est non seulement incorrect mais fait figure d'un grave aveu d'échec”. “Le président, qui ne peut pas mobiliser un noyau de plusieurs dizaines de membres assumant des responsabilités, est un président qui a déclaré son échec”, estime M. Khelifati, précisant que son programme se propose “justement de passer d'un FCE piloté par un président à un FCE piloté par ses membres”. Il s'articule autour de trois engagements et de 21 propositions. “Les 21 propositions sont le résultat d'une analyse des expériences réussies des organisations similaires dans le monde”, précise le P-DG d'Alliance Assurance, qui ambitionne de faire en sorte que le FCE soit en permanence à l'écoute de ses membres. Hassen Khelifati prône la décentralisation en proposant la création de FCE régionaux. Il s'engage à instaurer un vote électronique sur les questions stratégiques. “Afin de préparer les délibérations et les décisions du Conseil exécutif, le FCE instaurera un système de concertation électronique sécurisé sur les questions d'intérêt stratégique et sur les positions du forum. Ces avis consultatifs combinés avec les analyses des experts et les orientations du COS permettront au FCE de bâtir des positions et des propositions optimisées et consensuelles”, souligne M. Khelifati, plaidant également pour la construction d'un partenariat public-privé durable. Le P-DG d'Alliance Assurance s'engage, dans la foulée, à mettre en place, le FCE des femmes chefs d'entreprise, d'un FCE international et d'un FCE de jeunes chefs d'entreprise. Là aussi M. Khelifati accuse certains “jeunes chefs d'entreprise, membres du forum, d'avoir bloqué l'idée de création d'un FCE de jeunes chefs d'entreprise”. M. R.