Les 150 experts, qui participent à cette réunion qui se poursuit aujourd'hui, doivent affiner davantage les mécanismes de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, qui constitue aujourd'hui le ventre mou du continent. La menace grandissante du terrorisme au Sahel, nourrie par la prolifération des armes depuis le déclenchement du conflit libyen, inquiète désormais plusieurs pays de la planète. Le défi de combattre “ce fléau qui avant était l'engagement du G8 est, aujourd'hui, devenu celui du G30”. C'est la déclaration faite hier, sur les ondes de la Chaîne III, par Francisco Caetano Jose Madeira, directeur du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert), illustrant “l'importance” de la réunion d'Alger sur la lutte antiterroriste et le crime transnational organisée autour du Sahel, dans le cadre du Forum global de lutte contre le terrorisme (FGLT), créé en septembre à New York. Cette réunion, première du genre, visant le renforcement des capacités de lutte antiterroriste au Sahel, dont les travaux se son ouverts hier à Alger, a regroupé quelque 150 experts représentant 29 pays et l'Union européenne (UE). “Désormais, ils sont 29 pays et l'UE, (soit le G30), à se tourner vers l'Afrique, le Sahel, et dans un ou deux mois vers les pays de l'Est. Cela veut dire qu'Aqmi, qui avant, semblait intéresser seulement les pays du champ, est devenue une menace sérieuse qu'il faut combattre avec toutes les forces”, explique le responsable du Creat, qui prend part à la réunion d'Alger. S'il admet que cette rencontre s'agirait d'un “forum informel”, M. Jose Madeira juge que ses enjeux sont “grands”. Les enjeux de cette rencontre, précise-t-il, s'expliquent “tout d'abord par l'intérêt et l'engagement de tous ces pays à collaborer ensemble et à prêter attention, dans un groupe de travail pour le Sahel au Sahel, à la situation qui y prévaut. Ces pays, ajoute-t-il, ont de “la capacité et les moyens nécessaires à nous apporter pour faire face au fléau du terrorisme”. “Cette rencontre se présente pour nous comme une aubaine pour tenter de trouver la possibilité pour qu'on puisse faire face à une situation qui avant semblait être quelque chose qui intéressait seulement les pays du champ”, expliquera encore M. Jose Madeira, reconnaissant au passage, que les quelques moyens dont disposent les pays du champ ne suffiraient à combattre le fléau terroriste qui frappe le Sahel, vu l'ampleur de la menace. D'où son hommage rendu à la diplomatie algérienne qui a pu “amener tous ces gens en Algérie et attirer l'attention dans le monde sur la nécessité d'appuyer les pays du champ pour qu'ils puissent affronter et faire face au fléau du terrorisme dans le Sahel”. Même son de cloche chez le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines M. Abdelkader Messahel, qui lui, plaide pour “une coopération féconde entre les Etats s'inscrivant dans l'effort de la communauté internationale pour débarrasser le monde des menaces du terrorisme et du crime transnational organisé”. De son côté, M. Rezzag Bara, conseiller auprès du président de la République, a appelé la communauté internationale à une “prise de conscience” pour faire face à la menace terroriste. “Il s'agit aujourd'hui de mettre en place des programmes concrets visant à développer les capacités des pays concernés par la lutte antiterroriste, et de la nécessité pour la communauté internationale de prendre conscience de l'ampleur de cette menace transnationale”, a déclaré M. Bara en marge des travaux du groupe de travail sur le Sahel du Forum global de la lutte contre le terrorisme (FGCT). Un appel qui semble d'ores et déjà trouver un écho chez les nombreux participants à cette rencontre, qui, eux, favorisent “la coopération et le partage de l'information”. Farid Abdeladim