Le Premier ministre Tony Blair a “parlé franchement” aux Britanniques, hier soir, lors d'un discours annuel officiel, de la menace terroriste, tentant d'alerter la population sans provoquer la panique, à l'approche des fêtes de Noël, a affirmé le Times hier. M. Blair a expliqué que le gouvernement “tente de trouver un équilibre entre la vigilance et ne pas laisser les terroristes gagner grâce à la peur du terrorisme” qui paralyserait la société britannique, a affirmé une source gouvernementale au quotidien. Le Premier ministre a ajouté que “la menace est encore plus imprévisible que les campagnes terroristes de la pire époque de l'IRA” (Armée républicaine irlandaise), écrit le journal. “Le fait est que nous avons face à nous des terroristes fanatiques. Nous devons affronter des gens qui sont prêts à se suicider et à utiliser des armes que l'IRA n'aurait jamais songé utiliser”, affirme cette source citée par le Times. Ce discours intervient alors que le gouvernement a décidé de renforcer la sécurité des lieux sensibles, notamment des aéroports. Une équipe de 250 policiers entraînés, dont des tireurs d'élite, devraient former une unité armée spéciale à l'aéroport d'Heathrow, selon le Times. ScotlandYard a également remanié son unité antiterroriste (SO13) afin de faire face à une éventuelle attaque du réseau Al-Qaïda qui a revendiqué les attentats aux Etats-Unis du 11 septembre 2001. Un recrutement a été lancé pour renforcer cette unité et porter ses effectifs à plus de 600 hommes, affirme le quotidien. Des officiers patrouillent déjà régulièrement autour des bâtiments jugés sensibles à Londres tels que l'ambassade des Etats-Unis, également protégée par des barrières de ciment contre un éventuel attentat-suicide. Scotland Yard est également en contact avec Israël sur les techniques utilisées pour les attaques-suicide, craignant une attaque de ce type, notamment dans les quartiers des grands magasins à l'approche des fêtes de Noël, affirme encore le journal. Le ministre britannique de l'Intérieur, David Blunkett, a appelé, dimanche, les Britanniques à la vigilance, affirmant que son pays était sur “la ligne de front” en raison de la lutte qu'il mène contre Al-Qaïda, le terrorisme et ses soutiens.