Pour faire face à la recrudescence des attentats antiaméricains et à la démoralisation de leurs troupes, les analystes du Pentagone recommandent une permutation des soldats et le rapatriement du quart de l'armada US, dont le nombre avoisine les 130 000 hommes opérant actuellement en Irak. La réaction du Pentagone n'a pas tardé à venir après l'attaque qui a coûté la vie à seize soldats américains à la suite de l'écrasement au sol de l'hélicoptère Chinook touché par des tirs de roquette de la résistance irakienne. En effet, les experts de Donald Rumsfeld ont proposé deux solutions dans la perspective de mieux gérer la situation en Irak. Ainsi, afin de mettre un terme au manque d'engouement de la part des soldats américains dans l'accomplissement de leur mission en Irak à la suite de la détérioration sécuritaire en Irak, le Pentagone envisage, dans un premier temps, de procéder à une permutation régulière des troupes pour réduire les risques de démoralisation chez les militaires, qui se manifeste généralement après un long séjour dans le pays du conflit. Dans une seconde phase, il est envisagé le retrait du quart des troupes US stationnées en Irak, environ 30 000 hommes des 130 000 en poste. Ce retrait serait justifié, selon des observateurs, par un souci financier et ce, dans le but de réduire les dépenses faramineuses occasionnées par l'entretien de cette armada. Dans la perspective d'améliorer les moyens humains et matériels pour s'opposer à la résistance irakienne, dont l'ampleur a dépassé toutes les prévisions pessimistes des experts du Pentagone, ces derniers préconisent de recourir aux marines, un corps dont les éléments sont fort bien préparés pour les missions guerrières. Il n'est donc pas exclu que des bataillons de marines reviennent en Irak dans les prochains jours. Pour pallier le retrait du quart des troupes, le Pentagone prévoit de porter à 170 000 hommes, contre 110 000 actuellement, le nombre des militaires composant l'armée irakienne et les autres corps de sécurité. Il compte également sur environ 20 000 soldats que devraient fournir des pays amis prochainement pour garder la supériorité numérique face à la résistance irakienne. À travers ces décisions, l'Administration Bush cherche à redorer son blason terni par cette guerre en Irak, que beaucoup d'Américains n'approuvent plus désormais. Les résultats du dernier sondage sur cette question, avec 58% d'opposants à cette entreprise, confirment que George Bush et son équipe gouvernementale ont largement entamé le capital confiance dont ils bénéficiaient il y a quelques mois. C'est le retour de manivelle, qui, à moins d'un retournement de situation, coûtera au locataire de la Maison-Blanche un second mandat. La situation sur le terrain ne plaide point en faveur du président US au vu de la fréquence des attaques antiaméricaines. L'augmentation du nombre de soldats tués par la résistance irakienne exacerbe les critiques des démocrates et des antiguerre en général. K. A. Six morts dans le crash d'un hélicoptère à Tikrit Six personnes ont été tuées et deux blessées, hier, dans la chute d'un hélicoptère de combat américain tombé près de la ville irakienne de Tikrit, au nord de Bagdad, tandis qu'un soldat américain a été tué dans une nouvelle attaque à Mossoul (nord). “Six personnes ont été tuées et deux blessées” lorsqu'un hélicoptère Blackhawk est tombé près de Tikrit, à 180 km au nord de la capitale irakienne, a indiqué un porte-parole de l'armée américaine. “Nous avons appris qu'un Blackhawk avait été contraint de se poser dans la région de Tikrit”, avait auparavant indiqué une porte-parole de la coalition à Bagdad, tandis qu'un autre porte-parole à Tikrit précisait que l'appareil avait atterri à l'extérieur d'une base militaire américaine. “Le nombre de personnes à bord de l'hélicoptère est en cours de vérification”, a ajouté cet officier américain, porte-parole de la 4e division d'infanterie opérant dans le nord de l'Irak, en ajoutant qu'“une équipe de sauvetage a été dépêchée” sur place. “La raison (de la chute de l'hélicoptère) n'est pas encore connue”, a-t-il souligné. Commando spécial pour traquer Saddam et Ben Laden Un commando a été spécialement créé par l'armée américaine pour traquer l'ancien président irakien Saddam Hussein, le chef du réseau Al-Qaïda Oussama ben Laden et les dirigeants des talibans, naguère au pouvoir en Afghanistan, a écrit hier le New York Times. Baptisé Task Force 121 (Détachement spécial 121), le commando agissant dans l'ombre est destiné à réagir plus rapidement aux informations fournies par les services de renseignement sur “les cibles de grande valeur” et son action ne se limite pas aux zones délimitées par les frontières irakiennes et afghanes, ont dit au journal des responsables du Pentagone et de l'armée. Les sources contactées n'ont toutefois pas révélé si le détachement spécial 121 devait solliciter la permission d'un gouvernement étranger pour agir sur son territoire. Commandé par un général d'aviation, le commando doit mieux utiliser les informations collectées et monter des attaques, ont expliqué des officiers. Les détails sur ce détachement demeurent hautement confidentiels et les responsables interrogés par le New York Times ont refusé de rendre publiques les règles de fonctionnement du commando. Ils ont simplement dit, sans autre précision, que des résultats avaient été obtenus pour s'approcher de Saddam Hussein. Les membres du détachement spécial 121 proviennent, selon eux, de l'armée de terre, de la marine et de l'aviation et ils sont appuyés par une importante force conventionnelle, à laquelle ils peuvent faire appel pour boucler un périmètre, mener une opération de diversion ou fournir une puissance de feu supérieure à celle dont le commando est doté.