Il ne s'agit pas d'une simple consultation des avoirs via internet, mais d'e-banking, véritablement. Hier, à l'hôtel El-Marsa de Sidi-Fredj, la Banque de développement local (BDL) en a fait l'annonce officielle, baptisant le produit “e-bdl”, rompant ainsi avec l'archaïsme bancaire. Les entreprises et les particuliers peuvent désormais en bénéficier moyennant 40 à 1 000 DA d'abonnement mensuel. La présentation du nouveau produit par M. Toumi, directeur des moyens de paiement, fait état de la possibilité de gérer l'ensemble des comptes depuis son ordinateur personnel 7/7, 24/24 et aussi souvent que souhaité et consulter aussi toutes les opérations sur un historique de 30 jours. Il est question aussi d'effectuer des recherches ciblées ou encore de télécharger des relevés de compte aux formats : excel, PDF ou CSV. Mieux encore, il est possible dorénavant d'envoyer des fichiers de virement, de consulter justement l'état des ordres de virement et de recevoir des messages personnels en provenance de la BDL. Il faudra, bien entendu, s'abonner à l'agence à laquelle est domicilié le client qui se verra attribuer un identifiant et un mot de passe. Réda Benbouzid, directeur d'exploitation de la société Algeria e-banking services, partenaire de la BDL sur ce projet, a insisté, pour sa part, lors d'une présentation exhaustive du produit, sur l'aspect sécurité déterminant pour la fiabilité de toute opération financière. Reste à savoir comment la BDL a su dépasser ou contourner l'absence d'un organisme certificateur pour ce qui est de la signature électronique. Celle-ci, certes, a un ancrage juridique mais demeure dans l'attente que l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) achève la sélection d'un organisme habilité à délivrer la certification ? M. Toumi nous explique que la BDL travaille en toute légalité. “La certification n'est pas obligée d'être un produit existant en Algérie. Nous avons eu recours à des technologies qui répondent aux normes universelles et qui sont acceptées par la loi algérienne”. En d'autres termes, la BDL ne pouvait pas attendre indéfiniment que certaines parties rompent avec le laxisme administratif pour amorcer sa modernisation. Elle est, en conséquence, la seule banque publique à se lancer dans le e-banking au stade embryonnaire avec pour intention d'étendre prochainement le nombre des prestations et permettre, probablement dès l'année prochaine, de consulter ses avoirs via son téléphone mobile à travers des sms. Au-delà du qualificatif de “banque citoyenne” dont se plaît de préciser à chaque fois son P-DG, Bachetarzi Mohamed Arselane, la BDL peut se targuer aujourd'hui de se considérer comme une banque avant-gardiste dans le domaine du e-banking. Elle vient ainsi ajouter une nouvelle corde à son arc riche de partenariats avec d'autres organismes tels que la BNA pour la création de la SNL (leasing), l'Apru pour les énergies renouvelables, le CPA pour la Finalep (octroi de crédits pour jeunes investisseurs) et la SAA pour la création de la Banque assurance. Reste plus que le paiement électronique, dossier sur lequel l'Algérie accuse un retard énorme sans que personne soit en mesure d'en expliquer les raisons véritables… Nabila SaIdoun