Alors que l'un des facteurs essentiels de la désertification reste indiscutablement le défrichement, des milliers d'hectares de terre font l'objet, ces dernières semaines, d'interventions incontrôlées d'agro-éleveurs. Ces derniers, aidés par une meilleure pluviométrie, ne reculent devant aucun interdit pour s'en prendre à des terres, arrachées miraculeusement à une désertification qui a tout emporté ces dernières années, notamment dans les hautes plaines d'El-Bayadh. Malgré les efforts consentis en matière de lutte contre la désertification, notamment dans son volet de préservation des écosystèmes par la mise en repos de centaines de milliers d'hectares de terres dégradées, il n'en demeure pas moins que des esprits trop étroits semblent ignorer les méfaits des défrichements qui ont causé la disparition totale de certaines espèces de plantes médicinales, à l'instar de l'armoise, qui pourtant tend à réapparaître, tant bien que mal. Ainsi, l'anarchie qui prévaut dans la gestion de ce paramètre n'a pas tardé à attirer l'attention des autorités locales puisque des commissions de suivi ont été installées afin de mentionner les dégâts occasionnés par certains citoyens qui seront par la suite présentés devant la justice. Pour les services agricoles, la situation est alarmante au point où on se croirait dans une région à vocation agricole tellement l'ampleur des labours illicites se trouve actuellement à son paroxysme, avant d'enchaîner que la région d'El- Bayadh est avant tout à vocation pastorale. Du côté de certains agro-éleveurs, les labours menés en ce moment, ne seraient qu'une réponse au coût excessif de l'aliment de bétail, puisque la culture envisagée à travers ces superficies est purement fourragère, chose qui n'est pas du goût des acteurs de la stratégie de lutte contre la désertification, qui eux, préconisent des techniques nouvelles basées sur la conservation des sols. À ce titre et concernant notamment la culture fourragère, ces mêmes acteurs préconisent l'intervention au niveau des grandes étendues inondables ou encore en surfaces irriguées par épandage de crues, des espaces où le taux de dégradation du couvert végétal est beaucoup plus stationnaire par rapport aux parcours préservés. A. Moussa