“L'ingérence humanitaire est un prélude au droit des grandes puissances d'intervenir militairement pour organiser le pillage systématique des richesses naturelles et des ressources des peuples”, selon Louisa Hanoune. Les travaux de la Conférence internationale d'urgence, organisée conjointement par le Parti des travailleurs (PT) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se sont poursuivis, hier à Alger, avec l'intervention d'une pléiade de représentants de partis politiques dits de gauche et d'organisations syndicales, issus de pays des quatre coins de la planète. Les “camarades”, qui se sont succédé au pupitre au cours d'une séance modérée par la porte-parole du PT, Louisa Hanoune, ont, à l'unanimité, tenu des discours très hostiles à l'encontre de “l'impérialisme” et son corollaire les “guerres d'occupation” et autres “ingérences dans les affaires internes de pays”. En “défenseurs de l'intégrité et la souveraineté des nations”, cet autre slogan choisi pour cette rencontre inédite, les différents intervenants ont, en effet, tiré la sonnette d'alarme sur la nécessité de former une sorte de “comité international de veille contre l'ingérence et l'hégémonie qu'impose de plus en plus l'impérialisme occidental américanisé”. Citant, tour à tour, une multitude d'exemples concrets d'hégémonie incarnée par les “nouveaux maîtres du monde”, qui n'ont, selon les invités du PT et de l'UGTA, d'autres objectifs que celui de “mettre la main sur les richesses” des pays émergents ou en voie de développement. Pour reprendre Louisa Hanoune, “l'ingérence humanitaire est un prélude au droit des grandes puissances d'intervenir militairement pour organiser le pillage systématique des richesses naturelles et des ressources des peuples”. L'Islamisme, l'autre menace C'est ainsi que les différents intervenants à la présente rencontre “d'urgence” ne manquent pas d'accabler les gouvernements occidentaux, soutenus par les forces de l'Otan qui, à titre illustratif, se sont acharnées sur la Libye sous le prétexte “préfabriqué de protéger la population civile, alors qu'en réalité leur objectif est de déstabiliser ce pays pour mieux accaparer ses richesses”. À ce titre, le représentant du Parti socialiste autonome français n'hésite pas à qualifier cette intervention “d'une lâcheté jamais égalée tant est que ses initiateurs ne visent que la somalisation de ce pays”. En revanche, d'aucuns ne justifient la répression exercée contre les peuples par les régimes autoritaires des pays arabes encore en ébullition. Les “camarades” regrettent, cependant, que les révolutions des peuples soient, ou sont, en voie d'être les “mêmes forces du mal”, (les puissances occidentales), ou encore par les courants islamistes rétrogrades. Là aussi, les participants à la Conférence d'urgence veulent sensibiliser les forces démocratiques à faire face à la montée islamiste. Après le Printemps arabe, faut-il encore dépasser “l'hiver islamiste” ? — pour reprendre l'expression d'un intervenant —. En effet, c'est là l'autre défi qu'il faudra désormais relever. À signaler, enfin, que de cette conférence dite d'urgence devra être clôturée aujourd'hui avec une série de recommandations allant dans le sens de mobiliser davantage les masses contre à la fois “l'ingérence étrangère” et “la menace interne” à même de préserver la souveraineté de chaque pays. Farid Abdeladim