À la barre, le vieil homme déclare qu'il regrette profondément son geste et soutient être incapable de comprendre ce qui l'avait poussé à commettre cet acte irréparable ayant coûté la vie à son fils. Il dira que jusqu'à la fin de ses jours, jamais il n'aura la conscience tranquille. À l'époque, c'est-à-dire en octobre 2008, l'horrible triste “nouvelle” du septuagénaire ayant tué son fils presque quadragénaire, avait terriblement ébranlé l'opinion publique à Mostaganem, encore sous le choc de l'abominable crime perpétré, une semaine auparavant, par un étudiant universitaire sur son propre professeur. Un drame familial qui a eu pour théâtre l'une des plus grandes avenues de la ville, et dont le protagoniste fut le septuagénaire répondant aux initiales B. T. En ce dernier week-end du mois, le vieil homme avait poignardé son propre fils, âgé de 38 ans, en lui assénant plusieurs coups de couteau à la poitrine. Des coups qui s'avéreront fatals, puisque la victime a succombé à ses blessures avant même son admission aux urgences médico-chirurgicales de l'hôpital où elle avait été évacuée. La victime, B.N., commerçait dans la pièce de rechange des véhicules, en procédant à des achats et des ventes auprès d'innombrables clients, sur la base de transactions aussi bien au comptant qu'à crédit, jusqu'au jour où le cumul des dettes devenu inquiétant, poussa les créanciers à solliciter le père pour récupérer leur argent. Des sollicitations multiples et répétées qui devinrent un réel harcèlement, voire une véritable tourmente. D'où le courroux du père exaspéré qui somma le fils de vider le magasin, avec résiliation du contrat de location les liant. Voyant la situation financière du fils se dégrader, sa sœur vint à la rescousse en lui attribuant une somme de plus de 2 millions de dinars, conditionnée par son association dans le commerce. Une “immixtion” vaine auprès du père devenu intransigeant quant à sa décision d'évacuer les lieux. En ce jour fatidique du vendredi 24 octobre 2008, juste après la prière de l'âsr, le père allongé dans sa chambre, était absorbé par un match de football à la télévision. Dans une pièce adjacente, le fils discutait avec sa mère. Le père se leva de son lit et vint avertir pour l'ultime fois, le fils afin qu'il s'exécute dans la libération du magasin. Redoutant l'escalade dans les propos, la mère s'interpose en prenant la défense de son fils. Hors de lui, le mari se précipita sur sa boîte à outils pour en sortir un poignard qu'il exhiba à la figure de sa femme sommée de s'écarter. Craignant sa blessure, c'est le fils qui tente d'écarter sa mère en se jetant sur elle, et ce fut là qu'il reçut le coup à l'épaule. Pris de folie, le père s'en prend alors au fils, lui assénant deux autres coups fatals. Titubante, la victime fit quelques mètres avant de s'écrouler, dans la rue, au seuil du domicile parental. À la barre, le vieil homme déclare qu'il regrette profondément son geste et soutient être incapable de comprendre ce qui l'avait poussé à commettre cet acte irréparable ayant coûté la vie à son fils. Il dira que jusqu'à la fin de ses jours, jamais il n'aura la conscience tranquille. Aussi ne cesse-t-il d'implorer la clémence de Dieu, tout en sollicitant celle du tribunal. Au terme de son réquisitoire, l'avocat général a requis la prison à perpétuité à son encontre. Mardi passé, en l'ayant reconnu coupable de l'homicide volontaire de son fils, le tribunal criminel près la cour de Mostaganem l'a condamné à 13 ans de réclusion criminelle. M. O. T.