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Confessions d'un orphelin 24eme partie
Publié dans Liberté le 14 - 12 - 2011

RESUME : Pour poursuivre ses études, Karim habite chez son frère Khalil, qui lui expose les plus beaux aspects de sa personnalité, ils deviennent ainsi plus proches. Un beau jour, Karim est repéré par un grand réalisateur de cinéma algérien, qui lui offre l'opportunité de découvrir le métier d'acteur. Hadja Sadia est gravement malade, Karim va lui rendre visite, il est alarmé en constatant qu'une infirmière restait près d'elle pour la surveiller…
Hadja Sadia me rassure et ordonne à l'infirmière de me ramener des gâteaux, je lui dis de ne pas se préoccuper. Je venais lui rendre visite et je ne cherchais qu'à la revoir après tout ce temps. Elle me murmure essoufflée :
- Je vais bien, maintenant que tu es revenu me voir une dernière fois, je vais pouvoir partir le cœur léger.
Je comprenais que son heure était arrivée, je pleurais comme un enfant en lui tenant sa main froide, et la réchauffait en l'embrassant, abattu :
- Vous irez mieux, ne soyez pas défaitiste Hadja !
- J'attends ce jour depuis si longtemps mon enfant, je veux rejoindre mon défunt mari, il m'attend, je le vois dans mes rêves, je le défends de s'approcher, car je n'ai pas encore revu ton doux visage, mais maintenant que tu es là… Il ne reste que mon chat infidèle pour que je…
- S'il vous plaît, tenez bon !
- On m'a dit que tu étais devenu un grand acteur !
- Oui hadja, j'ai joué un rôle en or, mais là n'est pas la question...
- Je suis contente pour toi… Je veux que tu ailles parler à un vieil ami à moi, il s'appelle François, il est producteur, et il cherche un jeune Algérien impétueux, joli homme et s'exprimant en langue française… Je lui ai aussitôt parlé de toi et il n'attend que de faire ta connaissance.
- Il ne fallait pas Hadja ! Je ne veux pas que vous pensiez à moi, préoccupez-vous de votre santé !
- Grâce à toi, ces années ont été les plus belles de toute ma vie, tu m'as redonné le sourire mon bel ami.
- Hadja Sadia, ne parlez pas ! Ça va aggraver votre cas !
- J'ai un service à te demander mon enfant.
- Tout ce que vous voudrez grand-mère. Vous voulez que je reste à vos côtés ?
- Non, non… je veux que tu deviennes un grand acteur et que tu réalises ces rêves qui hantent ta petite tête… Enfin, je veux juste que tu déposes cette lettre…
Elle s'endort, je me précipite pour la secouer, paniqué, appelant l'infirmière, mais hadja Sadia se réveille et m'ordonne de partir :
- Je partirai en silence mon enfant, je ne veux pas que tu me vois t'abandonner… Pars s'il te plaît.
Je sors sous l'insistance de l'infirmière. Le lendemain matin, Hadja Sadia s'éteint à l'âge de quatre-vingts ans, et en allant à la veillée funèbre, je me rappelle ma maman, et je pleure comme un enfant. Mon frère essaie de me consoler, mais ce qui peine encore plus, c'est quand on me raconte que son chat, son vieux chat, griffa la porte pour que l'infirmière lui ouvre et qu'il bondisse vers sa maîtresse, que hadja Sadia lui caresse difficilement le pelage, puis se meurt en silence, et que son chat qui s'était allongé près d'elle et la suit dans son sommeil lui aussi. Elle aura attendu toute sa vie que ce vieux matou revienne la remercier, pour ainsi s'en aller le cœur léger.
J'envoie la lettre confiée par ma très chère grand-mère hadja Sadia, et je contacte avec hésitation ce producteur, dont elle m'avait parlé, qui ne put assister à l'enterrement et fut anéanti en apprenant sa mort. En sa mémoire, il me permit d'avoir le rôle, mais j'ai dû suivre une formation d'art dramatique pour apprendre à prétendre : j'appris vite à pleurer machinalement, rien qu'en pensant au décès de ma mère et hadja Sadia. Je fais rire aisément en me rappelant les amis de mon frère qui sont si drôles. Mais ce que je peine à feindre, c'est l'amour, j'ai beau penser à mon premier coup de cœur Amina, mais le professeur est toujours énervé contre moi et demande plus de drama.
Il me dit : pense à la personne que ton cœur désire, qu'est-ce que ton cœur te confesse jeune orphelin, me dit-il en me remettant dans mon rôle. Je me rappelle à cet instant Donya, qui arrivait à faire parler mes mains et mes jambes, et avec un sourire je me mets en scène et le public croit en mon histoire d'amour, si bien que les tabloïdes annoncent une idylle entre moi et la jeune actrice française. Mais je ne m'en préoccupe guère, car la presse s'intéresse à moi, et grâce à ça, je joue dans des rôles qui me permettront d'amasser plusieurs prix d'interprétation, et toucher le cœur des francophones avant d'avoir la chance de percer aux états-Unis, car un renommé réalisateur me veut absolument dans son film. Cependant, je me sens si seul, j'ai l'impression de me perdre, il fallait que je retourne au pays, il fallait que je revoie ma famille.
Cinq années sont passées, Alger n'a pas changé, sous ce soleil d'été qui s'installe en automne, je vois que la chaleur est dans tous les cœurs, on me reconnaît, on me salue, mais on ne m'agresse pas pour un autographe comme le font mes fans d'autres pays, et c'est pour ça que ma mère patrie est le plus beau des pays. Je m'en vais voir mon père, mais apparemment la maison est vide et close.
(À suivre)
H. B.


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