Après l'accalmie qui a marqué le 1er trimestre de l'année scolaire en cours, le secteur de l'éducation nationale risque de renouer avec la contestation dès la reprise des cours au début de la nouvelle année. Pourtant, il y a quelques semaines à peine nul ne pouvait s'attendre à un tel revirement total de la situation. Le ministère de l'Education nationale a été, il faut le reconnaître, l'un des rares départements à avoir privilégié le dialogue et la concertation avec ses partenaires sociaux pour trouver des compromis et éviter l'éternelle paralysie des établissements scolaires. Le fait d'avoir ouvert le dossier du statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques du secteur de l'éducation, juste après le référendum sur la gestion des œuvres sociales a été perçu positivement par les travailleurs. Ce ne fut malheureusement pas le cas. La montagne aura finalement accouché d'une souris ! La fameuse modification du statut particulier sur lequel les corps spécifiques fondaient leurs espoirs n'aura servi finalement qu'à la modification de la situation du secteur qui a vite basculé dans la tourmente. Si certains se contentent de menaces et d'interpellations, d'autres passent à l'action. Le Syndicat national des travailleurs du secteur de l'éducation (Snte) passe à l'offensive par une première action de protestation prévue demain. Il s'agit d'un sit-in de 3 jours des adjoints d'éducation devant le siège du MEN. “Une action qui se renouvellera chaque semaine” et pour 3 jours également, si la tutelle ne prend pas en charge les revendications de ce corps, principalement la classification et la promotion. De leur côté, les corps communs et les ouvriers professionnels optent via leur coordination pour un mouvement de grève d'une semaine à compter du 9 janvier 2012 pour “dénoncer la politique d'exclusion des corps communs et ouvriers professionnels et la sourde oreille aux multiples SOS via les médias”, note “le communiqué de la dignité” de la coordination. Et d'ajouter : “L'action sera renouvelable automatiquement si la tutelle ne répond pas à nos revendications.” Ces dernières s'articulent autour du reclassement avec intégration de ces corps dans le secteur de l'éducation, élaboration d'un texte de loi les protégeant des abus des responsables, augmentation des salaires et réduction du volume horaire. De leur côté, les différentes coordinations de l'Unpef sont sur le pied de guerre. Les inspecteurs du primaire sont passés à l'action en boycottant les missions et les activités pédagogiques alors que les autres corps de l'éducation menacent et attendent l'appel de leurs responsables. MALIKA BEN