Ce lancement officiel vient après plusieurs mois de tergiversations dues essentiellement au manque de matériel, à l'absence de techniciens et aussi à la polémique soulevée par des cercles islamistes concernant les photos des femmes voilées. Enfin, l'opération de délivrance des passeports électroniques biométriques est officiellement lancée. Ainsi, c'est lors d'un point de presse organisé, hier, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, au centre de production des documents biométriques à Bab-Ezzouar, que cinq passeports ont été remis “symboliquement” à des citoyens, venus, entre autres, d'Alger et de Djelfa. Ce lancement officiel vient après plusieurs mois de tergiversations liées, essentiellement, au manque de matériel adéquat à ce genre d'opérations, à l'absence de techniciens et aussi à la polémique soulevée par des cercles islamistes concernant les photos des femmes voilées. À cela s'ajoute le dossier exigé par le ministère de tutelle concernant les nouveaux documents biométriques. Le dossier, faut-il le souligner, comprenait plusieurs documents et sa constitution nécessitait plusieurs semaines. À rappeler que l'établissement des documents biométriques, notamment le passeport, est une exigence mondiale, conformément à la convention relative à l'aviation civile. 79 pays au monde ont déjà adopté les documents biométriques. L'Algérie figure parmi les 19 pays qui introduiront ces documents en 2012, aux côtés de l'Afrique du Sud, de l'Arabie Saoudite, du Sri Lanka, d'Oman… L'établissement du premier passeport biométrique “est le fruit d'efforts consentis depuis des années afin d'achever avec succès toutes les opérations de préparation”, a annoncé, d'emblée, Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, avant d'ajouter que cette opération “devait prendre fin le mois écoulé”. Pour le ministre, l'établissement de ces documents nécessite “une étude approfondie, une prise de références et d'échantillons chez les pays qui ont une expérience” et, enfin, “acquérir le matériel nécessaire pour ce genre d'opérations”, lequel matériel a d'ores et déjà été installé dans les daïras et autres centres administratifs conçus pour l'opération. En affirmant que le processus de lancement de l'opération de réalisation de documents de voyage biométriques sécurisés sera exploité pour la conception d'autres documents comme la carte nationale d'identité, le permis de conduire et de la carte grise. Ces documents seront mis à la disposition des citoyens, “après acquisition du matériel de tirage de ces documents”, a souligné le ministre. Par ailleurs, le ministre a indiqué que cette opération entrait dans le cadre de la modernisation et de la sécurisation des documents de l'état civil que les services du ministère ont lancées. “70 000 registres d'état civil, contenant 50 millions d'actes de naissance, ont été introduits dans la banque des données du centre des documents biométriques.” Ces chiffres représentent 40% du taux global des actes enregistrés par l'état civil des 48 wilayas du pays, et la numérisation de tous les documents s'étalera, selon les aveux du ministre, jusqu'à la fin de l'année en cours. Plus de 700 matériaux conçus pour cette opération ont été octroyés aux daïras. Des documents hautement sécurisés ! “Les documents biométriques ne peuvent être ni falsifiés, ni contrefaits, ni clonés”, a indiqué Hassan Boualem, commissaire de police, qui présentait l'aspect technique du passeport biométrique. “Ces documents sont sécurisés à l'aide des éléments de sécurité qu'ils renferment et qui garantissent l'intégrité du document et des informations qu'il contient”, a-t-il expliqué. Du côté physique, le commissaire a souligné qu'“un papier fudiciaire contenant des impressions de sécurité sur la page d'informations personnelles ainsi que toutes les pages intérieures” garantit la sécurité du document, à côté “d'une photographie fantôme visible par transparence, microperforée au laser dans la page contenant les informations personnelles et reproduisant la photo du titulaire”. “Un laminât thermo-scellé transparent contenant des motifs holographiques à effet visuel” est aussi un moyen de sécuriser davantage le document. Le laminât contient, toujours selon les explications, “19 éléments basés sur des effets optiques, un élément de métallisation et trois autres éléments d'impression sécurisés”. À cela s'ajoute l'acte de naissance numéro 12 spécial qui est “un document authentique et hautement sécurisé”. Le centre a une capacité de production de 6 000 passeports/jour. Ce chiffre sera revu à la hausse une fois qu'une deuxième équipe assurera le travail sur place. M.M.