Le contexte économique national, selon le vice-président du forum, a souffert de la faillite du groupe Khalifa et celle de la BCIA avec la défiance généralisée à l'égard des banques privées, du maintien des tensions politiques en Kabylie et, enfin, de la catastrophe induite par le séisme. Le forum des chefs d'entreprise, dans son dernier bulletin mensuel, affirme avoir rencontré, le 9 octobre dernier, la délégation du FMI conduite par M. Michel Lazare. L'objectif de la visite de la délégation du FMI, nous dit-on, “était de prendre connaissance de l'analyse et du point de vue du forum des chefs d'entreprise sur la conjoncture économique nationale, dans le cadre des consultations avec les autorités algériennes au titre de l'article IV des statuts du fonds”. Réda Hamiani, vice-président du forum, dans son exposé sur la situation économique et sociale, a surtout insisté sur le contexte économique national qui, selon lui, a souffert de quatre graves dossiers. Ce dernier a cité la faillite du groupe Khalifa et celle de la BCIA avec la défiance généralisée à l'égard des banques privées, le maintien des tensions politiques en Kabylie et, enfin, la catastrophe induite par le séisme. Hamiani reconnaît “que le plan de relance a eu quelques retombées positives au niveau de quelques secteurs comme le BTP”. Mais, souligne-t-il, ce plan a été d'un effet plus limité dans les autres secteurs. Concernant le secteur informel, il reste, au yeux du vice- président du FCE, prédominant dans le secteur commercial. Cet état de fait nuit aux producteurs et décourage l'installation de réseau de distributeurs étrangers. Parallèlement, la mise à niveau du secteur industriel est jugée “trop lente et trop timide”. de l'avis de Hamiani, le processus “d'un pilotage est encore assuré”. En effet, alors que l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE se rapproche et que le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC s'accélère, l'amélioration des capacités concurrentielles des entreprises algériennes semble évoluer à un rythme plus lent que celui du démantèlement tarifaire. Ce dernier est déjà très avancé depuis la promulgation de l'ordonnance du 20 août 2001, qui a réduit le tarif douanier maximal à 30%. Par ailleurs, la réduction progressive des taux de douane frappant les marchandises en provenance de la zone UE n'attendra pas l'instauration de la zone de libre-échange : elle commencera dès l'entrée en vigueur de l'accord d'association. La principale critique du FCE face à la stratégie gouvernementale de mise à niveau est justement “l'absence de stratégie”. Pour rappel, dans un mémorandum adressé il y a quelques mois au gouvernement, le FCE a suggéré d'engager un programme de mise à niveau à moyen terme, (6 à 7 ans, pour 1 000 entreprises par an). Pour la première année du forum des chefs d'entreprise, le programme doit concerner 100 entreprises exportatrices, 500 entreprises potentiellement exportatrices et 400 entreprises à marché porteur. Ce programme pluriannuel spécial d'aide à la mise à niveau des entreprises, à mettre sur pied, est estimé globalement à 50 milliards de dinars. Selon le vice-président du forum, la concertation avec les autorités reste insuffisante. Il reconnaît que les doléances des entreprises sont écoutées, “mais elles sont peu suivies d'effets”, note-t-il. Des baisses d'impôts décidées en faveur de l'entreprise sont jugées positives, mais elles restent, pour les chefs d'entreprise encore d'un effet limité. M. Hamiani a, par ailleurs, abordé avec la délégation du FMI le problème du renchérissement de l'euro, qui a eu des effets négatifs sur un grand nombre d'activités d'importation. Le vice-président du forum affirme que les banques privées ont été d'un apport très limité pour les investisseurs et pour les entreprises. Dans la foulée, il signale que les problèmes de garanties plombent les projets des petites et moyennes entreprises. M. R.