Les militants pro-démocratie syriens ont dénoncé, mardi, le “manque de professionnalisme” des observateurs de la Ligue arabe dépêchés en Syrie pour tenter de faire cesser les violences, les Etats-Unis estimant qu'il est “grand temps” que l'ONU agisse. Sur le terrain, cinq civils ont été tués mardi par les tirs des forces de sécurité à Hama (centre) et à Homs, plus au sud, haut lieu de la contestation contre le régime du président Bachar Al-Assad, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), alors que la télévision d'Etat faisait état de la présence d'observateurs dans les régions de Homs, Deraa et Idleb. Dans la région de Deraa, 18 membres des forces de sécurité ont été tués à l'aube dans des affrontements avec des déserteurs, a d'autre part indiqué l'OSDH. La Maison-Blanche a estimé que la Syrie n'avait pas respecté ses engagements vis-à-vis de la Ligue arabe et qu'il était “largement temps pour le Conseil de sécurité (de l'ONU) d'agir” pour “soutenir les aspirations légitimes des Syriens.” Evoquant les “tirs de tireurs embusqués, les actes de torture et les meurtres qui continuent en Syrie”, le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney en a conclu qu'il est “évident que le cahier des charges (du plan de sortie de crise arabe NDLR) n'a pas été respecté” par le régime syrien. Les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent les manifestations sur le terrain, ont appelé le chef de la Ligue arabe et les observateurs à “annoncer leur impuissance à mener seuls cette mission et demander l'aide des organisations internationales concernées.” “Le manque de professionnalisme des observateurs et le non-respect des horaires de leur arrivée dans des lieux précis ont fait que de nombreuses personnes ont été tuées”, ont-ils indiqué. “Les officiers et les soldats de l'armée portent des costumes de policiers, conduisent des véhicules militaires repeints et changent le nom des lieux, mais cela ne signifie pas que l'armée s'est retirée des villes et des rues ni que le régime applique les clauses du protocole” arabe, ont dénoncé les LCC. Selon eux, 390 personnes ont été tuées depuis que les observateurs ont entamé leur mission le 26 décembre. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, avait demandé, lundi, “l'arrêt total des tirs” en Syrie. “Les chars se sont retirés des villes et de leurs environs. Mais selon certaines informations, des tireurs embusqués continuent à opérer depuis les toits de bâtiments, et il y a des violences continuelles”, a affirmé M. Arabi. Mardi, le président français Nicolas Sarkozy a répété que M. Assad devait “quitter le pouvoir”, et son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé que “les conditions dans lesquelles se déroulent cette mission d'observateurs méritent d'être clarifiées.” Le comité ministériel arabe sur la Syrie doit se réunir samedi au Caire pour examiner un rapport préliminaire du chef de la mission d'observateurs. Par ailleurs, l'agence officielle Sana a annoncé qu' “un groupe terroriste a visé un gazoduc” dans la province de Homs, explosion attribuée par la page Facebook Syrian Revolution 2011 aux “gangs d'Assad pour accuser les habitants au moment où les observateurs étaient attendus dans la région.” R. I./Agences