“Le pouvoir pousse au pourrissement et persiste dans sa démarche répressive en voulant organiser ces élections”. “Il ne peut y avoir d'élections partielles du moment où il n'y a pas eu d'élections générales”, nous a déclaré Djaffar Hamadou, délégué de Larbâa Nath-Irathen et membre de la présidence tournante. Et de poursuivre : “Le rejet de toutes les échéances locales est toujours en vigueur et risque de se rééditer même pour les présidentielles dans le cas où la plate-forme d'El-Kseur n'est pas encore satisfaite d'ici là. La position du mouvement citoyen est la même. Le pouvoir pousse au pourrissement et persiste dans sa démarche répressive en voulant organiser ces élections partielles. La seule solution se trouve dans la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'EL-Kseur, et comme le 30 mai et le 10 octobre derniers, la population est unanime et multipliera les actions d'envergure pour la libération de tous les détenus du mouvement citoyen et la satisfaction de toutes les revendications.” Concernant Zerhouni, notre interlocuteur affirmera que “tant qu'il est ministre de l'Intérieur, rien ne changera. Rien d'étonnant qu'il maintienne l'organisation des élections locales partielles, après la démonstration irrévocable que fut celle du rejet du scrutin du 10 octobre dernier.” Pour rappel, l'arch d'Ath Irathen avait réussi à faire désister de la course électorale 96 candidats sur les 98 inscrits, qui se sont publiquement retirés devant les comités de village. Des candidats n'ont pas voté et sont restés chez eux le jour du scrutin. À peine quelques voix, mais les élus ont tout de même été installés, y compris ceux qui se sont auparavant désistés ! Des rassemblements populaires devant les APC de LNI pour dénoncer l'installation des élus, illégitimes aux yeux de tous (vu le nombre de voix dérisoire), ont été réprimés par les CNS. L'arch d'Ath Irathen avertit pour la dernière fois les élus pour qu'ils démissionnent au risque d'une mise en quarantaine pour le moins sévère. “Sauf présentation officielle et publique d'une démission de ces postes de la honte, la mise en quarantaine ne sera levée en aucun cas. Les indus élus doivent être sévèrement boudés par la population sur tous les plans (transport, restauration, café, alimentation, discussions...). Le respect de cette sentence ancestrale contre ces indus élus est une preuve de la contribution de tout un chacun à l'avancée pacifique et efficace de nos revendications légitimes”, lit-on dans une déclaration affichée à travers toute la région, sur les murs mais surtout à l'intérieur des commerces et des fourgons de transport. “Croyant avoir affaire seulement, dans le passé, aux tristement célèbres députés de la honte pour avoir souillé la mémoire des martyrs et piétiné la volonté populaire, voici qu'elle est propulsée au devant de la scène, une pègre (à la solde d'un parti en totale déchéance) sévissant, longtemps, dans l'ombre et coupable, aujourd'hui, d'allégeance au pouvoir maffieux et assassin (...)”, accusent les délégués de LNI. Et de se poser la question : “Comment participer allègrement à une pseudo-installation des indus élus sur fond d'émeutes et jubiler par la suite à l'intérieur de ces APC, pendant que nos concitoyens livrent une bataille acharnée contre les forces de la répression ?” “Décidément, le mépris pour notre communauté est sans égal et l'opportunisme aveugle est sans limite !”, conclut la déclaration de Larbaâ Nath-Irathen. K. S.