C'est du moins ce que les responsables, qui ont reçu jeudi dernier des représentants de lycéens, ont promis, en s'engageant aussi “à rendre public d'ici jeudi prochain un document officiel confirmant cette décision”. Sauf imprévu, la reprise totale des cours est prévue pour dimanche. Le ministère de l'Education nationale a lâché du lest pour mettre fin au mouvement de protestation des élèves des classes de terminale. C'est du moins ce qui a été déclaré à la délégation de lycéens reçue jeudi en fin de matinée par des responsables à l'annexe du Ruisseau. Les lycéens ont été invités à reprendre leurs cours dimanche prochain par les responsables qui leur ont promis que “mardi prochain, une réunion aura lieu avec la commission d'évaluation des programmes pour se mettre d'accord sur la publication du seuil d'évaluation des programmes le 1er mai”, soit dix jours avant la fin des cours et un mois avant l'épreuve du bac. Mieux, ces mêmes responsables sont allés jusqu'à “promettre un document officiel confirmant cet engagement d'ici jeudi”. Engagement officiel ou simple calmant ? Les lycéens, qui étaient partagés et ne savaient quelle position prendre face à cette nouvelle donne, étaient unanimes à dire que rien ne les empêchera de déserter leurs établissements si la tutelle ne se décide pas officiellement “à nous aider à mieux nous préparer à l'épreuve, car nous ne lui demandons pas de nous offrir le bac sur un plateau en or, mais juste nous faciliter la tâche en allégeant les programmes et en nous donnant plus de temps pour les révisions”. Jeudi, les lycéens ont réitéré leur demande de report de la date de l'examen du baccalauréat au 11 juin. “Pas de bac le 3 juin 2012”, n'ont cessé de scander les manifestants. En effet, après une reprise partielle, les élèves des classes de terminale sont revenus à la charge jeudi matin. Le calme enregistré aux abords des établissements du secondaire a fait croire que les lycéens ont finalement décidé de rejoindre leurs classes en attendant du nouveau. Ce n'est que vers 10h que l'information faisant état de la fermeture de la route à la circulation automobile au Ruisseau et de l'Oasis par des lycéens, a fait le tour de la capitale. Les élèves de 16 lycées d'Alger se sont donné rendez-vous à l'annexe du MEN pour une nouvelle démonstration de force. Changement de stratégie, ils devaient arriver en solo pour ne pas attirer l'attention. C'est ce qui explique le fait qu'ils soient beaucoup plus nombreux que dimanche dernier. Des centaines. En fait, les lycéens tablaient sur une présence massive pour prouver aux responsables du MEN que le malaise touche tous les lycées et pas seulement “0,01% comme ils l'ont soutenu dimanche. Les responsables qui nous ont reçus nous ont dit : ‘Vous êtes venus pour rien, car vous ne représentez qu'un infime pourcentage des candidats'”, déclare l'un des représentants. Pendant toute la matinée, les lycéens venus des établissements de Bordj El-Kiffan, Bab-Ezzouar, El-Harrach, Mohammadia, Kouba, Aïn Naâdja… ont crié leur colère. Leurs contraintes sont identiques mais semblent vraiment décourager le plus studieux d'entre eux : le bourrage du crâne comme unique solution pour achever à temps le programme ! “Nous voulons comprendre nos leçons et non pas les lire en classe !” fulminent les lycéens, sous un important dispositif sécuritaire. Forces antiémeutes et CNS ont fait preuve d'un véritable sang-froid face aux élèves, parfois incontrôlables. Il n'était pas question de les violenter, en témoigne l'absence de gourdins dans les ceinturons. Le dispositif devait veiller à ce que les manifestants ne bloquent pas la circulation. Ils les ont laissé faire jusque vers 13h. Des bus ont été mis à leur disposition pour les ramener chez eux. M B