Aucune mesure n'a été prise depuis le dernier attentat. La population de H'jar Mefrouche, un petit bourg situé sur les hauteurs du massif colliote sorti tragiquement de l'anonymat après le récent et ignoble attentat terroriste qui a coûté la vie à neuf personnes, vient de manifester une nouvelle fois sa colère. Hier matin, près de 500 personnes sont descendues à Aïn Kechra, le chef-lieu de daïra, bloquant d'abord la Route nationale n°43 menant de Skikda à Jijel. Ils ont ensuite investi les établissements publics, tels que les écoles, le siège de l'APC, celui de la daïra, la poste, ainsi que le centre de formation professionnel, invitant les élèves et le personnel à quitter les lieux en signe de protestation contre les promesses non tenues par les autorités locales qui se sont engagées, au lendemain de l'acte terroriste qui a endeuillé la région, à sécuriser cette zone. Une promesse qui est restée lettre morte, puisque aucune initiative n'a été prise. Jusque tard dans la soirée, la ville de Aïn Kechra est restée isolée. Aucune activité n'a été signalée. Tout était à l'arrêt. En l'espace de quelques heures, Aïn Kechra est devenue une ville fantôme. Les habitants des autres régions, à l'instar d'El-Milia, venus ce jour de marché hebdomadaire à Aïn Kechra pour faire leurs achats, ont été bloqués et empêchés de rentrer chez eux. Pacifiquement, les citoyens de H'jar Mefrouche comptent bien faire entendre leur voix. Ils ont squatté, hier, les classes des écoles où ils comptent habiter en attendant une solution à leur problème sécuritaire. Selon certaines sources, une récente descente d'un groupe terroriste serait à l'origine de ce désarroi. À l'heure où nous mettons sous presse, aucune réaction de la part des autorités civiles ou militaires n'a été signalée. A. B.