La tristesse et l'angoisse ont fini par excéder la population de H'jar Mefrouche, une petite localité située à 7 km de Aïn Kechra, où a eu lieu, hier, l'enterrement des neuf victimes du massacre commis, dimanche dernier, par une horde terroriste. L'ignoble acte qui a coûté la vie à leurs concitoyens et qui endeuille cinq familles, touchées dans leur chair, a provoqué la révolte des habitants de ce village qui sont sortis dans la rue après l'enterrement. Barrant d'abord la route afin d'empêcher la gendarmerie d'accéder au village, ils ont séquestré, en signe de protestation, le chef de daïra de Aïn Kechra, venu présenter ses condoléances aux familles touchées par ce malheur. Leurs revendications sont simples : ils exigent la présence de l'armée afin d'assurer leur sécurité dans cette région isolée et enclavée, située à plus de 75 km du chef-lieu de wilaya et à près de 45 km de Collo. Le départ des militaires, qui étaient précédemment stationnés dans cette région, est l'une des principales raisons qui ont incité les habitants à manifester leur colère de la sorte, déplorant l'absence des autorités qui n'ont pas daigné assister aux funérailles. À l'heure où nous mettons sous presse, on apprend qu'une délégation, à sa tête le wali de Skikda, s'est rendue sur les lieux et a tenté de dialoguer avec la population, réunie dans l'enceinte d'une école. Aucun dégât n'a été signalé et le chef de l'exécutif de la daïra de Aïn Kechra n'aurait subi aucune brutalité de la part des manifestants. A. B.