Résumé : Le Dr Lyes relate à Nazim sa première aventure dans la chirurgie esthétique. C'était pour l'amour d'une femme qu'il avait fini par opter pour un domaine où aucune erreur ne pouvait être permise. Cette femme était devenue son épouse durant de longues années avant de le quitter. Nazim n'en revenait pas. Toutes les femmes sont donc pareilles ! Le médecin souriait toujours d'un air calme. Il dépose son album sur la petite table du salon et revint vers Nazim : - Cela ne dépendait pas d'elle mon fils… elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle parte. Il fallait qu'elle me quitte. - Mais pourquoi s'écrie encore Nazim. Elles sont toutes pareilles… Elles sont toutes à blâmer. Vous la sauvez, vous lui assurez un avenir, la rendez heureuse... et après de longues années, hop… ! plus rien. Elle vous plante là et vous quitte sans remords. - Sans remords ? non ... non…. elle n'est pas partie sans regret…. Elle voulait rester et continuer jusqu'au bout avec moi, mais le destin en a décidé autrement. - Le destin… ? Quel destin ? - Le sien..., le mien… Nazim secoue sa tête : - Vous voulez rire… Après tant d'années, et des enfants ! Heu... vous avez combien d'enfants ? - Deux, un garçon et une fille. Nazim le regarde avec des yeux ahuris. Le médecin poursuit : - Ils sont adultes maintenant et ont fondé à leur tour une famille chacun de son côté. Hélas ! Ma femme n'avait pu assister ni à leur mariage ni à la naissance de leurs enfants. Le médecin se met à rire avant de poursuivre : - Tu pensais que ma femme était partie refaire sa vie ailleurs, n'est ce pas ? (Il hoche la tête). Je t'ai laissé tirer les conclusions les plus biscornues. Non mon fils. Toutes les femmes ne se valent pas. La mienne a été rappelée par le Très Haut. L'heure du grand départ avait sonné pour elle. Nazim demeure perplexe. Il eut honte de lui-même tout d'un coup. Ses pensées avaient divagué vers d'autres rives… Toutes les femmes n'étaient pas Feriel. Et tous les hommes n'étaient pas des brûlés comme lui… Des brûlés dans leur âme plus que dans leur corps. Le médecin respecte son silence un moment, puis revint vers son album. Il montre d'autres cas, et d‘autres photos à son patient, et Nazim sentit une inébranlable confiance renaître en lui. Cette fois-ci, il n'hésitera plus ; c'est décidé, il mettra son destin entre les mains de ce génie. Il donne son accord, et le médecin lui fait signer plusieurs documents qui confirmèrent son engagement. Le Dr Lyes remet enfin tout le dossier le concernant à sa secrétaire et donne une tape amicale sur l'épaule de Nazim : - Et voilà ! Nous sommes engagés tous les deux dans ce combat désormais. - Oui. Heu... (il se rappelle tout à coup que ce médecin pratiquait des honoraires qui n'étaient pas à la portée de toutes les bourses). Heu… J'ai signé sans vous demander le montant de vos honoraires docteur. Le médecin se met à rire : - Nous avons largement le temps pour cela mon fils. - Je ne sais pas si je serais en mesure d'honorer mes engagements là-dessus. - Aimerais-tu retrouver un visage humain ? - Bien sûr. N'est-ce pas là la raison de ma venue… ? - Eh bien… disons que je ne suis pas le seul dans l'affaire… J'ai un personnel, des collaborateurs, des aides-soignants, et toute cette clinique à entretenir, mais je ne suis pas un homme sans cœur mon fils. Des opérations telles que celles que je prévois pour toi, demandent une fortune… Nazim se racle la gorge : - Je ne suis … ou plutôt je n'étais qu'un simple salarié… Je ne pense pas reprendre mon travail. Je n'en ai ni l'envie ni le courage de retrouver mon ancien employeur. Vous comprenez... j'étais l'élu de sa fille et… Le médecin lève la main : - Qu'à cela ne tienne, nous reparlerons de ces formalités plus tard… - Non, je préfère en parler tout de suite. J'ai quelques économies et mon assurance véhicule vient de me verser une somme assez conséquente… Je pense que cela suffirait à… (À suivre) Y. H.