RESUME : En fin de journée, Kamel rentre de son déplacement. Il constate tout de suite que quelque chose s'est passé durant son absence. Un bouquet de fleurs et des patisseries… Est-on venu demander la main de sa sœur ? Fella ébauche un sourire et vint s'asseoir à côté de son frère : - C'est plutôt de toi qu'on voulait se débarrasser. - Ah… et on est venu tout bonnement demander ma main ? Je croyais que c'est le contraire qui se produisait. - Oui… c'est nous qui devions aller demander la main d'une fille pour toi. Il faillit s'étrangler avec le café encore chaud et dépose brutalement sa tasse dans la soucoupe. - Vous deviez aller faire quoi ? s'exclame-t-il. - Demander une fille, te dis-je. - Mais, mais je ne comprends plus rien. - Du calme… du calme… Je vais tout te raconter ! Evidemment, c'est la journée des confidences. - Que veux-tu dire par là ? - Eh bien écoute. Voilà : maman voulait te marier. Elle voulait te choisir une fille. - Mais je ne lui ai rien demandé, moi. - Je sais… seulement voilà. Fella se remet de plus belle à narrer à son frère l'anecdote de cette demande en mariage qui n'a jamais eu lieu finalement. - Eh bien, si je m'attendais à tout ça ! s'exclame-t-il à la fin du récit. - Les destins… le maktoub. - Non... ! mais quelle mascarde… toi avec Riad. - Oh… s'il te plaît ne me rappelle plus ça ! Kamel éclate d'un grand rire, un rire si hilarant qu'il le contamine à sa sœur. Ils rirent de si bon cœur et si bruyamment que cela attire leur maman qui était affairée dans la cuisine. - Mais que se passe-t-il donc ici ? pourquoi riez-vous autant ? Ni Fella ni son frère ne pouvaient s'interrompre de rire pour lui expliquer. Ils essayèrent de lui faire des gestes qui ne firent que redoubler leur hilarité… Leur mère finira elle aussi par entrer dans leur jeu et son rire sera encore plus bruyant que le leur. Ce n'est qu'après une bonne dizaine de minutes que le calme revint. Fella s'essuie les yeux avec un pan de son tablier, tandis que Kamel éteignait la télé et prenait sa mère par les épaules. - Toi, je vais te punir aujourd'hui. - Me punir ? Et pourquoi donc mon fils ? - Parce que tu as voulu te débarrasser de moi. Il s'empare de la boîte de gâteaux et l'ouvrit. - Hum ! ça a l'air succulent. Allons tous prendre le café dans la cuisine… Grâce à ma chère tante, nous allons nous gaver de ces douceurs aux amandes. - Fella t'a donc tout raconté mon fils ? - Oui… Et le hasard fait bien les choses. Si Riad n'avait pas été en prison, cette demande en mariage aurait quand même eu lieu… Tu vois, maman, à quelque chose malheur est bon. - Ta tante est partie bien fâchée. - Elle le mérite bien… Elle n'avait pas à se mêler de ce qui ne la regardait pas… Tu imagines ma sœur avec ce voyou ? Et puis, toi mère, pourquoi as-tu monté toute cette histoire ? - Heu… je… je voulais te mettre à l'abri de toutes ces aventures sans issue. - Non… mais tu me prends pour qui ? Pour un incapable ? Je ne pourrais jamais me marier de cette manière, mère… Tu le sais fort bien. - Oublions tout ça mon fils… Je ne suis qu'un vieux jeu, moi. J'ai cru bien faire, voilà tout. Il l'embrasse sur le front. - Tu es pardonnée ma chère maman. Et pour ça, je t'offre un de ces gâteaux que tu as bien voulu payer pour une fois. Elle rit : - C'est bon, mon fils… Allons dans la cuisine prendre le café. Y. H. (À suivre)