Il a eu le feu vert de l'administration pour tenir son congrès constitutif après avoir accepté de changer son sigle et de délester sa direction de quatre membres soupçonnés d'appartenir à l'ex-FIS. Si son agrément tarde toujours à être délivré par l'administration, le désormais Front pour le changement (FC) de Menasra vient d'être autorisé à tenir son congrès constitutif les 17 et 18 février à la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf d'Alger. Cette échéance, initialement prévue pour le 3 février, a été ajournée suite aux réserves émises par l'administration à cause des sigles choisis par ce parti, dont la prescription en arabe donne les mêmes lettres déjà utilisées par le vieux parti du FLN, mais aussi à cause des réserves émises à l'encontre de certains membres de la direction fondatrice de ce nouveau parti, soupçonnés d'être des anciens du FIS dissous. Ce sont là d'ailleurs les deux principales questions auxquelles a tenté de répondre, hier, en conférence de presse, Abdelmadjid Menasra, chef du FC, un parti représentant l'aile dissidente du MSP d'Abou Djerra Soltani. Si la direction du nouveau parti islamiste a fini par abdiquer devant l'administration, en acceptant de changer de sigles comme souhaité par Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, M. Menasra, dont la déception est à peine voilée, tente, toutefois, de dédramatiser le forcing exercé contre son parti. “Devant le refus de l'administration à valider la dénomination initiale de notre parti, (FNC, ndlr), nous avons décidé d'enlever la dernière lettre de nos sigles, à savoir le N, afin d'exprimer notre nationalisme, pour appeler notre parti tout simplement Front pour le changement, car après tout, notre cheval de bataille est d'aller vers un changement pacifique et démocratique”, a expliqué le leader du nouveau parti islamiste. Et de s'en prendre à Belkhadem, sans le nommer, auquel il reproche sa volonté délibérée de garder le monopole du FLN sur le “nationalisme”. “Si certains entendent faire du nationalisme leur propriété, nous tenons à leur dire qu'aucun Algérien ne peut donner à un autre des leçons de nationalisme et/ou de patriotisme. Et le fait qu'on ait accepté d'enlever le N du sigle initial de notre parti, cela ne changera rien à notre nationalisme”, a asséné M. Menasra. Pour étayer ses propos, il mettra en avant le dévouement et le patriotisme animant les Algériens, notamment à l'extérieur du pays. M. Menasra ne manquera pas sa première sortie pour présenter le nouveau logo du parti, dont le nombre de militants est, selon lui, déjà porté à quelque “25 000 adhérents, tous des anciens du MSP”. Il affirme, par ailleurs, que tous les militants d'une kasma FLN de la wilaya de Skikda veulent rejoindre d'ores et déjà le FC. À la question sur les membres de la direction du FC soupçonnés d'appartenir à l'ex-FIS dissous, M. Menasra a avoué que “quatre sur les six membres accusés viennent d'être écartés de la direction”. Ceci, quand bien même il s'entête à réaffirmer que “le FC ne compte aucun ancien militant de l'ex-FIS”. FA