C'est dire que le retour sur investissement est plus que rapide, il est superproductif et le premier à lever le petit doigt exige de se retrouver sur la liste des premiers servis au banquet qui annoncera la distribution des lots. Ironie de l'Histoire ou pour la narguer, la conférence de Paris des Amis de la Libye nouvelle a coïncidé avec le 42e anniversaire de l'arrivée de Kadhafi au pouvoir. C'est terré quelque part qu'il a assisté à sa descente aux enfers. Triste et légitime fin des dictateurs qui ont infesté et pullulé à leur guise, sous la protection bienfaitrice des grandes nations qui n'ont d'yeux que pour les richesses naturelles de leurs pays respectifs. Quelques barils de pétrole valent bien une entorse au protocole : planter sa tente dans les jardins du château. Les amis de ce petit pays, connu plus par les sorties ubuesques du colonel et les frasques de ses rejetons, ont tenu une réunion de famille pour assurer une bonne répartition de l'héritage, dans l'étude notariale sise à Paris. Grands seigneurs, ils signent un chèque pour les nouveaux arrivants au pouvoir afin de leur permettre de faire face aux dépenses urgentes du peuple libyen quand cet argent appartient à ce dernier. C'est dire que le retour sur investissement est plus que rapide, il est superproductif et le premier à lever le petit doigt exige de se retrouver sur la liste des premiers servis au banquet qui annoncera la distribution des lots. À aucun moment, le mot “démocratie” n'a été entendu ni du côté des officiels ni parmi les membres du Conseil national de transition. L'important est ailleurs, dans les puits de pétrole. Cette ruée effrénée vers l'or noir contraste avec le peu de diligence mis par ces mêmes pays à répondre aux appels des Somaliens dont le tort est que leur territoire est aussi aride que leur compte en banque dans les fonds souverains. À ce jeu, où chacun trouve son compte, aussi bien les pays humanitaires, à leur tête la France et le Royaume-Uni, que les membres de la nébuleuse du CNT, le grand perdant sera toujours ce laissé-pour-compte, le citoyen. L'Algérie dans cet imbroglio militaro-diplomatique s'est retrouvée sur la touche à cause de l'inconsistance de ses positions et les tergiversations de ses dirigeants en s'accrochant à l'ombre plutôt qu'à la proie. À Paris, notre ministre des affaires étrangères n'a pas trouvé d'autres tribunes que celle d'une radio pour se morfondre en justifications tout en restant sur une défensive dépassée par les évènements. La politique des démentis sur démentis a fini par terrasser ce qui restait de notre politique étrangère qui avait du panache. Lointaine époque. O. A. [email protected]