Le président du RCD estime que le pays vit une crise sans précédent : “C'est un état archaïque, dont les décisions sont entre les mains d'un seul homme.” La menace du tribalisme sur les institutions de l'état, la régression politique, la décentralisation des pouvoirs publics, la crise de Kabylie sont les principaux thèmes abordés par le docteur Saïd Sadi lors d'une conférence-débat, animée au théâtre communal de la ville de Bouira, mardi, après le f'tour. La salle était trop exiguë pour contenir la foule venue nombreuse, composée de délégués des archs, de représentants de la société civile, de syndicalistes, d'hommes de culture, de sportifs et de simples citoyens venus suivre et participer aux débats sur un thème important, à savoir la refondation de l'état. “Nous avons choisi la communication de proximité pour échanger les idées avec le citoyen. On n'a pas le choix, car la TV et la radio nous sont interdites”, déclare le président du RCD. Analysant la situation actuelle, il a estimé que le pays vit une crise sans précédent : “La nation est en danger. Jamais le tribalisme n'a menacé les institutions de l'état comme c'est le cas actuellement. On n'est pas dans la régionalisation, mais dans le régionalisme. Le pouvoir centralisé entre les mains d'un douar. Cet Etat qui contrôle, mais qui n'est pas comptable devant les citoyens. C'est un Etat archaïque dont les décisions sont entre les mains d'un seul homme. Le régionalisme est un pouvoir occulte basé sur la corruption et l'abus d'autorité où le destin d'un pays se transmet dans les salles d'attente. Cette faillite politique a eu des retombées néfastes sur l'économie nationale.” Les partenaires économiques étrangers, notamment européens, refusent de faire la moindre projection. Des solutions de sortie de crise ont été avancées, à savoir “la régionalisation où le gouverneur sera près des citoyens, auxquels il rendra des comptes. Ce modèle se trouve à travers le monde. Même la France s'est penchée sur cette option en 1969”. Abordant la crise de Kabylie, Sadi dira qu'“il n'y a pas de volonté politique de la part du président pour résoudre la crise. Il aurait dû présenter ses condoléances aux familles des victimes, s'engager à juger les assassins...” Concernant la situation économique en Kabylie, des mesures qui s'imposent doivent être prises au profit de tout opérateur économique. Parlant de la presse, il estime que le pouvoir veut museler les expressions démocratiques. Il citera au passage la violation de la loi par le représentant de la loi dans l'affaire Benchicou. A. D.