Les travaux d'atelier “Patrimoine et média” se sont déroulés en séance plénière mercredi et jeudi derniers, à la bibliothèque de la Maison de la culture de Tamanrasset. Modéré par Kamel Sadou (universitaire), cet atelier de réflexion s'est déroulé en présence des journalistes de différents médias en charge de la couverture du 3e Fiataa d'universitaires, d'enseignants, d'artistes et cadres de la wilaya de Tamanrasset. La première séance était axée sur “l'imaginaire collectif” relatif au Sahara. Les participants, ont donné libre cours à leurs expériences personnelles. Des clichés stéréotypés, souvent négatifs. L'autre sujet abordé dans l'après-midi de mercredi est celui de la problématique de la spécialisation des journalistes, tous corps confondus, concernant le sujet du Sahara. Un débat animé s'en est suivi, dérapant même de l'objectif fixé par les organisateurs. Dans un premier temps, les médias étaient pointés du doigt par les participants locaux, qui reprochaient aux journalistes “de relayer des informations manquant de crédibilité”, car souvent tronquées et mal transmises. Cependant, les débats suscités avaient permis de “confronter les visions intuitives” qu'ont les habitants du Nord sur ceux du Sud, et vice-versa. Des visions souvent erronées par manque de connaissance du terrain. Cette problématique a été réfutée par les journalistes présents qui ont préconisé une “production médiatique locale”. Jeudi, un documentaire, les Traces de la région du Tassili, entre protection et évaluation, réalisé en 1978, par la Télévision algérienne, a été projeté. Ce film revient sur une mission archéologique dans le parc national du Tassili, dirigée par Henri Lhote préhistorien français. L'objectif de cette projection était de montrer le rôle des médias dans la préservation et vulgarisation d'un patrimoine culturelle, ainsi que la manière de traiter le sujet. Lors du débat, le directeur de l'Office national du parc du Tassili, a considéré “ce genre de film comme une référence documentaire” qui permet d'évaluer et de déterminer “l'état de détérioration des peintures rupestres” dudit parc. De son côté, Mme Rachida Zadem, représentante de la ministre de la Culture, a affirmé que ce film, qui montrait le mérite d'Henri Lhote, devait également montrer les ravages qu'il a commis sur les dessins lors de son expédition entre 1956 et 1957, qui a duré une quinzaine de mois. Mme Zadem a estimé que “la machine médiatique” devrait aujourd'hui présenter la biographie du préhistorien (écrite par Monique Vérité), et révéler “le pillage massif d'objets préhistoriques recueillis par les missions de fouille dans le Tassili.” Selon ce livre, Henri Lhote, à qui les accords d'Evian accordaient sa présence sur le sol algérien jusqu'en 1972, a fait sortir, avec l'aide d'hélicoptères de l'armée française, une grosse quantité d'objets issus de ses fouilles archéologiques. Par ailleurs, au sujet du canon Baba Merzoug, elle a expliqué que suite à la convention de l'Unesco de 1970 sur la restitution du patrimoine culturel, il est spécifié qu'un objet doit être répertorié avant d'être pris pour pouvoir être restitué. De plus, le canon, qui était une arme active, n'est pas considéré comme un bien culturel, et qu'il n'a pas été répertorié. Un vice de forme qui suscite toute la polémique autour de ce sujet. Et d'ajouter : “Ce n'est pas au ministère de la Culture de le faire.” À la fin de cet atelier, une synthèse des travaux a été lue aux participants. A. I.