“Le cancer n'est pas un choix mais le médicament est un droit”, est l'un des slogans scandé par les manifestants lors du rassemblement tenu hier devant le siège du ministère de la Santé. De nouveaux cris de détresse s'élèvent une fois de plus pour dénoncer le manque de prise en charge des cancéreux et la pénurie des médicaments. “Soyons tous au rendez-vous pour graver le sourire sur le visage de nos petits anges”, est l'appel lancé par le réseau de défense des libertés et de la dignité pour un sit-in, hier matin, devant le ministère de la Santé. Pour le réseau, il est temps de passer à l'action pour “dénoncer la pénurie d'anticancéreux et le manque de centres de radiothérapie en Algérie pleine de richesses”. Simples citoyens, médecins, pharmaciens, parents de malades, militants de droits de l'Homme… qui ont créé le réseau ont tenu leur rassemblement devant le ministère de la Santé. En fait, c'est dans le jardin situé face au département de Ould-Abbès que l'action de soutien aux malades cancéreux a eu lieu. Les forces de sécurité, dépêchées sur les lieux, ont sommé les manifestants auxquels ils reprochaient de “bloquer la voie publique” de rentrer dans le jardin. L'un d'eux refuse en soutenant : “J'avais 19 ans quand ma mère est décédée de cette maladie. Je ne partirai pas d'ici. Je reste sur la voie publique, vous n'avez qu'à m'embarquer.” Au policier qui voulait savoir ce que voulaient les manifestants, il répond : “Nous sommes là pour soutenir les cancéreux qui sont dans une situation catastrophique. Les responsables se soignent au Val-de-Grâce et les malades sont jetés dans des prisons sans traitement.” “Ould-Abbès donne nous les médicaments qui manquent”. “Le cancer n'est pas un choix, le médicament est un droit” ou encore “Ould-Abbès envoie un SMS, le cancéreux lance un SOS” sont autant de slogans scandaient à tue-tête par les manifestants présents sur les lieux qui ont refusé d'être reçus au ministère. “Nous n'avons rien à leur apprendre. Cela fait une année que nous crions, que tous les médecins dénoncent cette situation, les responsables savent tout et sont au courant de tout”. Il est vrai que depuis que le professeur Bouzidi a jeté un pavé dans la mare en révélant, il y a quelques mois, sur les ondes de la Chaîne III, la détresse voire la condamnation à mort pure et simple des cancéreux, des actions de soutien se sont multipliées sur le terrain. Et ce qui est particulier dans cette situation, c'est que le combat est mené par des professionnels de la santé. Ce sont les propres médecins, tous grades confondus qui ont pris à bras le corps la cause de leurs patients. Qui mieux qu'eux, d'ailleurs, pour le faire ? M B