Le dernier concert clôturant les soirées musicales à Tamanrasset (le dernier étant prévu à In Salah avec Blama Ahmed et Salah Degdouga de ladite ville, ainsi que Tisdas de Tamanrasset) s'est déroulé samedi à la grande scène de l'esplanade du 1er-Novembre. La foule, comme vendredi, avait envahi les lieux. Avec près d'une heure de retard sur l'horaire prévu, l'invitée du Fiataa, à savoir la chanteuse mauritanienne engagée Malouma, fait son entrée. Ovationnée par l'assistance, elle débute son tour de chant. Celle qui mène un combat continu pour l'évolution des mentalités et faire bouger les choses dans son pays surprend par sa belle voix, particulière, ainsi que son style musical. Un pur concentré de blues qu'elle enrobe savamment de sonorités groove. Sa belle voix s'élève, puissante, chaude et pure. Sur une musique entraînante, elle subjugue par la maîtrise de son art, par la grâce et la simplicité qu'elle dégage. Pour sa seconde prestation, on peut dire qu'elle sait jouer avec le public. Drapée dans une belle malehfa bleue, avec des touches rouges foncé, la diva du blues s'éclate sur scène. Elle chante l'amour, les malheurs de la société, la vie… Une heure durant, sans s'essouffler, elle enchaîne les chansons toutes gorgées de sensibilité. L'assistance n'a pas cessé de danser, de reprendre les refrain de ses chansons, preuve en est que sa musique a dépassé les frontières. Un excellent, voire sublime instant musical que de voir cette femme de caractère et de poigne dans la vie quotidienne, qui dégage sensibilité et émotion. Fidèle à son répertoire, et attachée à son genre musical, Malouma demeure ouverte artistiquement sur les autres styles. Elle l'a prouvé tout au long de son concert, flirtant avec des sonorités d'ici et d'ailleurs, enrichissant ainsi sa vision musicale. Un pur bonheur. Lui succédant, Bombino occupe la scène. égal à sa réputation et à son engagement, il enflamme le public avec ses interprétations ponctuées de son jeu de guitare. Il sera suivi de trois éléments du groupe Tinariwen qui, pour des raisons qui demeurent floues malgré les explications données par le manager Bastien Gsell, n'a pu être au complet. Ainsi, les trois membres ont tenu à se produire pour marquer le coup. Ils ont été accompagnés par la formation de Tamanrasset, Imarhane. C'est tard dans la nuit que la soirée s'est achevée, signe de la fin du 3e Festival international des arts de l'Ahaggar, qui a été clôturé officiellement hier après-midi au niveau du camp du Fiaata qui a abrité les différents ateliers. Pour rappel, l'atelier bande dessinée et manga a remis des prix aux jeunes bambins qui y ont participé. A. I.