Leur action a suscité un élan de solidarité de la part de collègues, de membres de l'UGTA et beaucoup de citoyens dont des étudiants. Le bras de fer opposant les sept pompiers en grève de la faim à la direction de la Protection civile de Constantine se durcit. Après la décision de justice de les expulser de la direction, les pompiers grévistes sont déterminé à aller jusqu'au bout de leurs revendications, en élisant domicile devant le siège d'Union de wilaya UGTA Abdelhak-Benhamouda, situé au centre-ville. C'est pour protester contre leur licenciement, que quatre pompiers sont en grève de la faim depuis la semaine dernière. Rejoints par trois autres collègues, ils ont dressé des tentes près du siège de leur direction. Leur action a suscité un élan de solidarité de la part de collègues, de membres de l'UGTA et beaucoup de citoyens dont des étudiants. Un officier non concerné par la radiation mais qui défend la cause de ses camarades nous explique que “c'est suite à une réunion syndicale qu'ils ont été licenciés par le directeur qui les accusent de faute professionnelle grave. Or, c'est une affaire interne qui ne nécessite même pas un avertissement. Le directeur a créé parallèlement un autre syndicat et je peux vous dire que les membres de la commission paritaire qui ont statué sur leur licenciement ont été terrorisés, nous avons les preuves”. Cet officier, qui a 23 ans de services, accuse également le directeur d'avoir orchestré leur expulsion du siège de la Protection civile. “Outre les insultes et les provocations de sa part, il nous accuse d'avoir saccagé le bureau du secrétariat alors que nous étions à l'extérieur et que tout le bâtiment était fermé. Nous n'avons rien contre lui mais nous contestons ses décisions. Notre tutelle UGTA lui a adressé une note dans laquelle elle lui reproche de ne pas porter assistance à des personnes en grève de la faim, car la loi stipule qu'un médecin et une ambulance doivent être sur place, et le comble c'est qu'il ne l'a pas fait alors qu'il dispose de dizaines d'ambulances. Nos quatre collègues ont tous une vingtaine d'années d'expérience et sont des pères de famille.” Les protestataires nous ont affirmé qu'ils allaient durcir leur mouvement et que des collègues d'autres wilayas sont attendus. De son côté, la direction par la voix de son chargé de communication se défend d'avoir lésé les quatre pompiers en question et assure que le verdict de la commission paritaire – qui s'est déroulé à huis clos dans une totale transparence – n'a pas débouché sur une décision subjective. Il s'agit non pas d'un licenciement mais d'une suspension temporaire en attendant une décision de la direction générale au niveau d'Alger puis la justice après étude du dossier. Quant au syndicat de la Protection civile, à savoir l'UGTA, il adopte une position neutre, son secrétaire général, Kadi Fetahallah, nous a expliqué qu'en dépit du fait que les quatre pompiers ne sont pas des adhérents, la section syndicale exprime son soutien et œuvre à ce que les sanctions soient revues et diminuées. “Les quatre pompiers sont persuadés que nous sommes contre eux alors que c'est faux, ils n'ont pas respecté la nouvelle loi réglementaire de mars 2011 et malgré cela nous souhaitons régler le problème à l'amiable, le plus tôt possible. Nous n'avons pas cessé de jouer les intermédiaires entre le directeur et les pompiers. Quant à la commission paritaire, elle est souveraine et ils peuvent faire un recours, de plus, la décision est entre les mains de la direction d'Alger qui va étudier leur cas. Nous sommes une seule famille et nous sommes contre leur licenciement”, a-t-il précisé. Jusqu'à hier, les pompiers étaient toujours en grève de la faim. D B.