Mohamed Saïd Belaïd, président du Parti pour la liberté et la justice, a fustigé, hier, les politiques pour leur silence sur le drame des enfants qui se sont suicidés à Tizi Ouzou. “C'est inadmissible et impensable qu'un drame aussi grave ne fasse pas réagir nos hommes politiques alors qu'en France la mort d'enfants a amené les politiques de ce pays à suspendre la campagne électorale”, a affirmé M. Mohamed Saïd. L'orateur s'est interrogé sur l'indifférence de nos hommes politiques et leur défaillance face à une telle tragédie qui a touché une frange aussi sensible de nos citoyens. “Ils se sont occupés à parler de législatives et des têtes de listes au lieu de s'interroger et de parler des causes et des circonstances d'un tel drame”, a-t-il ajouté. M. Mohamed Saïd se dit outré par le silence de la classe politique qui ne sent pas le mal qui touche de paisibles citoyens tel ce drame mais aussi les enlèvements que connaît la région ou encore les dernières intempéries qui ont fait de nombreux morts, a-t-il encore martelé. “Nous vivons une véritable crise morale, sinon comment expliquer l'attitude des politiciens qui ne se sentent pas concernés par les souffrances des leurs et se targuent de les représenter et de défendre leurs causes ?”, s'est-il questionné encore. Sur les objectifs essentiels de sa formation politique, le président du PJD a affirmé que son parti a demandé le changement avant même l'avènement du Printemps arabe. “Nous étions le premier parti a avoir exigé le changement”, a-t-il indiqué, précisant que les actions de protestations quotidiennes ne font qu'exprimer cette soif de changement que sollicitent nos citoyens. “Le pays enregistre chaque jour une moyenne de 15 actions de protestations, ce qui indique que nos citoyens aspirent au changement”, a-t-il dit. Le premier responsable du PJD a invité les politiciens à passer l'intérêt général avant l'intérêt personnel. “Il faut que nos adhérents s'imprègnent de ces valeurs que nous considérons primordiales”, a-t-il souligné, ajoutant que le pays ne peut pas avancer s'il n'y a pas une lutte sans merci contre la corruption, en citant l'exemple de la Turquie, de la Géorgie ou de la Malaisie. “Ces pays ne possèdent pas de pétrole mais ils sont devenus des pays riches grâce à leur politique axée sur la lutte contre la corruption et l'instauration de la confiance avec leurs citoyens.” L'intervenant a précisé que rien ne sera fait s'il n'y'a pas de sincérité chez nos politiciens, et il cite l'exemple de Houari Boumédiène qui, selon lui, a été proche du peuple et est mort sans laisser de richesses derrière lui. “Cet homme d'Etat a gagné la confiance du peuple par son comportement exemplaire et l'intérêt qu'il a toujours porté pour les couches sociales les plus défavorisées”, a-t-il indiqué. Mohamed Saïd n'a pas manqué de critiquer certains partis de l'extrême droite française qui tentent d'exploiter l'affaire de Merah Mohamed en parlant des origines algériennes de ce jeune né et éduqué en France. “Pourtant celui-ci n'a jamais connu l'Algérie, encore moins ses parents qui sont nés en France et qui ont été éduqués en France”, a-t-il affirmé. Et de s'interroger “pourquoi passer sous silence les origines de Zidane qui a honoré la France, et n'évoquer ses origines que lorsqu'il s'agit de points négatifs.” M.T.