Quarante-huit heures après son déroulement, le coup d'Etat a été condamné par toutes les instances internationales, continentales et régionales, ainsi que par douze des principaux partis politiques maliens, isolant les putschistes maliens et fragilisant leur position. En plus des appels au retour à l'ordre constitutionnel au Mali, qui se sont multipliés à travers le monde, les auteurs du coup d'état font face également à la rébellion touareg, laquelle a annoncé la poursuite de son offensive dans le nord du pays. à cinq semaines du premier tour de la présidentielle prévu le 29 avril, le coup d'état a été condamné dans une déclaration commune par 12 des principaux partis politiques maliens, fragilisant la position des putschistes. De son côté, l'Union africaine (UA) a décidé de suspendre le Mali de toute participation à ses activités et l'envoi à Bamako d'une mission conjointe avec la Communauté économique des états d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). En outre, un sommet extraordinaire des chefs d'état de la Cédéao aura lieu mardi à Abidjan, pour discuter de la situation au Mali, a indiqué le ministère ivoirien de l'Intégration africaine. Plus menaçants, les états-Unis ont averti que l'aide économique et militaire de 70 millions de dollars versée au Mali risquait d'être compromise si les responsables du coup d'état ne rétablissaient pas l'ordre constitutionnel. Ces prises de position s'ajoutent aux condamnations des voisins, Algérie, Niger et Mauritanie, où les répercussions de la crise sont fortement ressenties. La guerre dans le Nord malien a provoqué le déplacement de plus de 200 000 personnes, dont la moitié environ dans ces pays. Par ailleurs, bien qu'ayant donné des assurances au sujet du sort réservé aux personnalités maliennes arrêtées ou placées en résidence surveillée, dont notamment le président Amadou Toumani Touré qu'ils ont renversé jeudi, les militaires putschistes n'ont reçu aucun soutien. Donné pour arrêté ou mort par certains, le capitaine Amadou Sanogo a fait réagir sa junte dans une déclaration télévisée, dans laquelle on a assuré que “tout va bien” et la situation est sous contrôle. Dans une interview à la BBC, il a indiqué ne pas avoir l'intention de rester au pouvoir et qu'il se retirerait lorsqu'il serait assuré que l'armée sera en mesure de sécuriser le pays. Plusieurs responsables politiques ont été arrêtés, selon diverses sources, et après la mutinerie, des domiciles, administrations et stations-service ont été pillés, des véhicules de particuliers réquisitionnés par des soldats à Bamako. La pression sur les putschistes s'est accentuée avec l'annonce du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), considéré comme la cause indirecte ayant provoqué le coup d'état de soldats excédés par le manque de moyens, de poursuivre “son offensive” et “déloger l'armée malienne et son administration de toutes les villes de l'Azawad”. Pis encore, le MNLA a même affirmé avoir pris vendredi une nouvelle localité, Anéfis. Enfin, le chef de la junte au Mali, le capitaine Amadou Sanogo, a promis de relâcher sains et saufs les trois responsables des Affaires étrangères africains bloqués dans la capitale malienne après le coup d'état de jeudi, a indiqué samedi une source de l'UA. M T