Le régime du président syrien Bachar Al-Assad a annoncé hier qu'il ne retirerait pas ses troupes des villes à moins de “garanties écrites” de l'opposition, à deux jours de la date limite fixée par l'ONU. Kofi Annan, émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie, a réagi en se disant “choqué par (la) montée de la violence et des atrocités dans plusieurs villes et villages de Syrie” et en rappelant dans un communiqué le gouvernement syrien à ses engagements. Les violences ont en effet connu une recrudescence ces derniers jours à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui a recensé au moins 128 morts, dont 86 civils, pour la seule journée de samedi et rapporté de nouveaux bombardements et combats meurtriers hier. “Dire que la Syrie va retirer ses forces des villes à la date du 10 avril est inexact, Kofi Annan n'ayant pas encore présenté de garanties écrites sur l'acceptation par les groupes terroristes armés de l'arrêt de toute forme de violence et sur leur volonté de livrer leurs armes”, a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué. “M. Annan n'a pas non plus présenté d'engagements écrits des gouvernements du Qatar, de l'Arabie Saoudite et de la Turquie sur l'arrêt de leur financement des groupes terroristes”, ajoute le ministère syrien, tout en se disant prêt à poursuivre sa coopération avec l'émissaire international. Ces trois pays ont fortement appuyé l'opposition syrienne ces derniers mois, l'Arabie Saoudite et le Qatar se déclarant même favorables à l'envoi d'armes aux rebelles. Le plan de sortie de crise présenté par M. Annan, que Damas avait accepté le 2 avril et l'ONU entériné jeudi, prévoit que l'armée se retire des villes mardi matin afin de permettre un arrêt total des violences 48 heures plus tard. “La Syrie ne va pas répéter ce qui s'était passé lors de la présence des observateurs arabes, quand les forces armées étaient sorties des villes, ce qui avait permis aux groupes terroristes armés de se réorganiser et de se réarmer pour contrôler des quartiers entiers”, insiste le texte. La Ligue arabe avait déployé fin décembre des observateurs censés superviser l'application d'un autre plan de sortie de crise, mais ils n'avaient pu que constater une recrudescence des violences. L'opposition syrienne, considérée par le régime comme des “groupes terroristes armés”, s'était d'ailleurs montrée sceptique sur les intentions du pouvoir. R. I./Agences