Le Syndicat des fonctionnaires de l'administration s'est démarqué de ce débrayage et “se réserve le droit de choisir les moyens légaux au moment opportun pour concrétiser les revendications légitimes”. À peine installé dans son nouveau poste de ministre de la Justice par intérim, Ahmed Noui aura à gérer sa première fronde avec des fonctionnaires de son nouveau secteur. C'est aujourd'hui, en effet, que débute le mouvement de grève de trois jours auquel le Conseil national des fonctionnaires de la justice affilié au Snapap a appelé. Sauf imprévu, cours, tribunaux et autres institutions judiciaires où exercent des greffiers et des corps communs adhérents à ce syndicat autonome seront paralysés. Selon le communiqué du conseil, “seul un service minimum sera assuré pour la délivrance des permis d'inhumer, de l'enregistrement des pourvois en cassation et appels”. De même que ce débrayage “ne touche nullement au droit des travailleurs de prendre part aux concours internes”. Haussant le ton, le conseil va jusqu'à avertir de tout dépassement à l'encontre des fonctionnaires grévistes. Il se démarque de “toute exploitation politique de cette action légale et rejette la responsabilité du blocage à l'administration centrale qui refuse de concrétiser les revendications consacrées dans les deux PV signés le 22 février 2011 et le 7 avril 2012”. Le conseil justifie le recours à la protestation par “la fermeture des portes du dialogue par la tutelle”. En témoigne le sit-in de samedi. La sourde oreille de la tutelle n'a finalement fait qu'accentuer la persévérance du conseil qui menace “de durcir le mouvement de protestation si la tutelle persiste à nous ignorer”. La grève d'aujourd'hui est donc un test de vérité pour le Conseil autonome des fonctionnaires de la justice. D'autant que d'autres syndicats du secteur ne semblent pas très emballés par cette montée au créneau en cette période précise de combat pour les législatives. Le Syndicat national des fonctionnaires de l'administration de la justice fraîchement créé se dit défendre les droits socioprofessionnels de tous les fonctionnaires de l'administration de la justice mais pour lui l'intérêt du pays passe avant tout. “Conscient de la conjoncture actuelle et vu les circonstances géopolitiques internationales, nous nous sommes engagés à garantir le succès du prochain rendez-vous électoral surtout que nos cadres y participent activement à travers toutes les sous-commissions de supervision des élections”. Reste à savoir, enfin, quelle sera la position de l'actuel responsable de la chancellerie ? Usera-t-il des mêmes procédés que son prédécesseur ? M B