Les pharmaciens de 28 wilayas du pays viennent de saisir le ministre de la Santé, le Dr Ould-Abbès, pour dénoncer la défaillance dans la distribution du médicament dans le pays. “Trop de ruptures, trop de problèmes et surtout le pharmacien n'arrive plus à satisfaire le malade algérien”, lit-on dans le communiqué de l'association Solidarité des pharmaciens, distribué lors du point de presse assuré par la présidente de l'Aspo, samedi dernier. Par ailleurs, les pharmaciens sont prêts à assurer une formation pour la vente des médicaments aux jeunes chômeurs diplômés en les plaçant dans les officines. En fait, le but essentiel est d'aider, de former et de relever la profession. “L'Aspo a signé une convention avec la Direction de l'emploi pour recruter un agent de pharmacie dans chaque officine sous des contrats étatiques en assurant des formations pour ces jeunes, au chômage. La wilaya d'Oran sera la première à appliquer cette convention”, fait savoir la présidente de l'association. Chaque pharmacien a droit à un seul agent mais pour cela, il doit signer un engagement de garder le stagiaire après les deux années de contrat. Cette initiative est appréciée par les jeunes diplômés surtout ceux de biologie. “Il faut avouer que certains vendeurs de médicaments n'ont pas les compétences requises. Avec cette formation, je pense que le malade sera mieux informé”, déclare un patient atteint d'une maladie chronique. Cependant, il faut rappeler que la pénurie de médicaments, le recrutement de vendeurs hors profession, le business de l'importation, la mode du générique au moindre coût ont chamboulé le travail du pharmacien. “Autrefois, on disait faites confiance à votre pharmacien. Aujourd'hui, cette devise n'est plus d'actualité. Les pharmaciens louent leur diplôme à des tiers qui n'ont rien à voir avec la pharmacie. D'autres installent leurs parents, leurs frères et sœurs à l'officine pour s'occuper d'autre chose. C'est l'anarchie”, s'indigne un client rencontré dans une pharmacie. Il faut soulever aussi le maigre salaire des vendeurs de médicaments. Mais cela, c'est une autre histoire car la vente de médicaments est devenue un filon juteux. “Il faut obtenir un 16/20 au bac pour pouvoir accéder à une formation universitaire de pharmacie. C'est révélateur”, taquine un parent, qui affirme que sa fille a obtenu un 15,43/20 au bac 2011 mais n'a pas pu accéder à la filière pharmacie. N B