L'épisode Mohamed Merah est-il tombé au moment idéal pour des candidats à l'élection présidentielle, qui étaient en nette perte de vitesse dans les sondages ? L'exploitant à outrance, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, notamment ont contribué à ternir l'image de l'émigré musulman, lequel est désormais mal vu en France. Ne reculant devant rien pour atteindre leurs objectifs, ils ont fait de l'émigration musulmane leur cheval de bataille. Cette fois-ci plus que jamais. Tout est permis pour discréditer cette frange de la population française ou vivant en France à laquelle on fait endosser tous les maux possibles et inimaginables. Le racisme et la xénophobie sont plus que jamais à la mode dans l'Hexagone, où l'heure est à la méfiance. C'est à croire que le dossier Mohamed Merah a été réglé volontairement de cette manière violente dans le but d'en tirer des dividendes électoraux. Il n'en fallait pas plus pour qu'ils durcissent davantage leurs discours déjà à connotation raciste en direction des couches sensibles de la société française. Sans mettre de gants, ils ont usé de tous les moyens pour atteindre un seuil de dénigrement jamais égalé jusque-là contre l'immigration. Une ambiance malsaine s'installe dès que l'identité d'un immigré est déclinée. Pour s'attirer les faveurs des électeurs, en particulier ceux ayant une tendance extrémiste, on n'hésite pas à actualiser l'image de cet immigré venu prendre le travail du Français, alors que tout un chacun sait que, économiquement parlant, l'immigration rapporte à la France plus que ce qu'elle lui “coûte”. On a l'impression de revenir quatre décennies en arrière, soit les années soixante-dix durant lesquelles la cible parfaite était l'immigré, pour les extrémistes de tous bords. L'on se rappelle encore des durs moments traversés par nos concitoyens à cette époque, en dépit des accords algéro-français en matière de protection de leurs droits. M. T.