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Fawzi Rebaïne s'attaque à la Commission de surveillance des élections “Quelle transparence quand un juge perçoit 150 millions à la fin de sa mission ?”
Le chef de file de Ahd54, Fawzi Rebaïne, remet ouvertement en cause le rôle de la commission juridique de surveillance des élections, estimant qu'elle ne garantit en rien la transparence du scrutin. “Un juge reçoit 20 000 DA par jour comme prime et 1 500 000 DA lorsqu'il finira sa mission, et après on vient nous dire qu'il y aura une transparence ! Qu'ils ne nous utilisent pas pour faire leur pièce de théâtre. Je participe à ces élections parce que je ne veux pas rester chez moi les bras croisés et à ne rien faire”, lance-t-il. Toujours fidèle à lui-même, le leader de Ahd54 a animé, hier, une conférence de presse avant son meeting à Constantine, durant laquelle il a sévèrement critiqué l'ensemble de la classe politique algérienne qui, dit-il, n'a aucun programme autre que celui du président Bouteflika. “Ça me fait rire d'entendre des ‘dakatira' dire qu'il y aura un débat de programmes, or il n'y a que deux programmes, celui de Ahd54 et celui de Bouteflika. Le RND et le FLN seront vainqueurs avec un semblant de démocratie, mais ils auront la majorité des sièges. Je ne vois aucun signe précurseur d'un changement ou d'une ouverture, ces gens sont au pouvoir depuis 50 ans, il est donc impossible qu'ils le laissent à d'autres. Les nouvelles formations politiques viennent toutes du FLN, donc elles vont rejoindre le bercail”, dit-il. Parlant de la fraude, M. Rebaïne affirme qu'elle sera inévitable pour que le pouvoir actuel assure sa survie, tout en prévoyant un taux de participation bas. “La fraude aura lieu parce que ces gens ne sont pas près de céder leur place et ils sont prêts à effacer la moitié du peuple pour y arriver, on a un rendez-vous avec l'histoire pour un changement mais je ne vois rien venir. Je le dis et le redis, il y aura une très faible participation. Si j'étais ministre de l'intérieur, je ne me contenterais pas de déclarer que l'administration fait son travail ; nous savons tous qu'il n'arrive même pas à contrôler les walis, et nous savons que ces mêmes walis vont falsifier les élections avec l'aide de la DRS et de l'armée.” Au sujet de l'instrumentalisation de l'histoire à des fins politiques et de campagne électorale, le président de Ahd54 va encore plus loin, estimant que la responsabilité n'est pas celle des partis politiques mais celle de l'Etat qui “instrumentalise l'histoire depuis la nuit des temps, chaque homme politique algérien met l'habit d'un historien pour parler d'histoire, il faut laisser l'histoire en dehors du champ politique et il ne faut pas instrumentaliser les chouhada et les moudjahidine. Avant de critiquer la France, il faut d'abord commencer par soi-même. Nous savons tous qu'il y a des ministres fils de harkis, d'autres se présentent à l'APN, dans la justice ou même dans l'armée. Notre souci, c'est de partir sur des bases saines, ça ne me dérange pas que Sarkozy honore les harkis parce que c'est à la France de le faire, mais ce qui m'importe, ce sont toutes ces choses qui arrivent chez nous. Où sont les biens du FLN ramassés à l'étranger durant la guerre de libération ? Ils ont tout récupéré. Ce sont les gens qui n'ont rien à voir avec la guerre de libération et qui n'ont rien donné à ce pays qui font de la surenchère historique”. Interrogé, enfin, sur la raison qui fait que son parti a toujours eu des scores nuls à Constantine et partout ailleurs, Rebaïne dira que “si vous croyez vraiment que je n'ai pas fait de bons scores, alors vous croyez au taux de 90,24 réalisé par Abdelaziz Bouteflika à la dernière élection présidentielle”. D B.