Louisa Hanoune a animé, jeudi matin, un meeting populaire à la salle omnisports de Chelghoum-Laïd. Usant d'un verbe acerbe et d'un consistant argumentaire, l'oratrice a tiré à boulets rouges sur les formations politiques récemment accréditées et la défunte coalition présidentielle, formée du trio FLN, RND, MSP. Considérant les nouveaux partis politiques comme des créations au service de barrons et de businessmen, elle avertira que “ces soi-disant partis politiques ne possèdent aucun programme politique ni ancrage populaire. Ce sont des instruments entre les mains de barrons du business politique”. En faisant un flash-back sur la feue coalition présidentielle, l'intervenante, fidèle à son discours, n'a pas manqué de qualifier cette société de politique de sous-traitant des multinationales en matière d'exploitation des richesses du pays. “Les partis de la coalition présidentielle ont joué un rôle déterminant dans la dilapidation des ressources du pays et rempli une sinistre mission dans les privatisations tous azimuts, pour le moins scandaleuses, qui ont fini par laminer le patrimoine industriel public national. Ils ont sous-traité l'exploitation des ressources du pays avec des multinationales pour préserver leurs intérêts personnels, au détriment de l'intérêt de la nation”, a-t-elle scandé. Par ailleurs, et en défenseuse invétérée de la cause ouvrière, Mme Hanoune a plaidé la réouverture des souks el-fellah, des Galeries algériennes et des unités industrielles ayant été liquidées afin de booster le marché de l'emploi et réduire, un tant soit peu, le taux de chômage. En définissant le PT comme étant la seule force politique capable de rendre à la masse ouvrière sa dignité bafouée, l'oratrice promettra de mettre en place des politiques et des mécanismes qui seront à même de redynamiser tous les segments de l'économie nationale pour peu que les élections du 10 mai soient loyales. En appelant, à la fin, les électeurs à aller voter massivement, Mme Hanoune s'engage à poursuivre son action en faveur de l'approfondissement de la pratique démocratique afin de soustraire le pays des troubles et des verrouillages qui le secouent depuis des années. À Constantine, où elle a fait salle comble devant ses militants, Louisa Hanoune prononça, comme à son habitude, un discours éloquent axé essentiellement sur les droits des travailleurs, tout en rappelant que le vote sera crucial pour l'avenir du pays. “J'assume la responsabilité de vous garantir que ces élections seront différentes de celles de 1997, 2002 et de 2007, il est de ma responsabilité aussi d'appeler le peuple algérien à aller voter massivement le 10 mai, car le pays est en danger et est menacé de l'extérieur par les lobbies du capitalisme. Nous voulons reprendre notre souveraineté et se débarrasser de l'anarchie, regardez ce qu'ils ont fait de la Tunisie et de la Libye, nous sommes encerclés. Ce que nous voulons, c'est libérer l'économie nationale du partenariat et protéger les entreprises nationales”, dira-t-elle. Mme Hanoune s'est, une nouvelle fois, attaquée aux autres formations politiques toutes tendances confondues, arguant que seul le programme du PT est en mesure de protéger les travailleurs et les citoyens. “Il faut que la nouvelle Constitution interdise l'utilisation de la religion à des fins politiques. Nous allons créer 3 millions d'emplois pour les jeunes et ce ne sont pas des promesses, notre programme est ambitieux contrairement aux nouveaux partis, il ne faut pas les écouter. L'Algérie doit se débarrasser du parti unique, de son influence et de la corruption”. S'agissant de l'ambition de ses candidats de Constantine, la présidente du PT a rappelé que “malgré la fraude en 2007, le PT a réussi à obtenir deux sièges à Constantine, cette fois-ci on aura plus, empêchez-les donc de truquer les urnes”, conclut-elle. Kamel BOUABDELLAH/ DRISS B.