Le bras de fer, opposant les fonctionnaires de la justice à leur département de tutelle, n'est pas près de connaître son épilogue. Le conflit s'enlise et aucune solution ne pointe à l'horizon. La chancellerie reste imperturbable et sourde aux nombreux appels à la nécessité d'ouvrir un dialogue pour mettre fin à une contestation qui n'a que trop duré et pénalisé les justiciables. C'est ainsi qu'au mutisme du ministère, les fonctionnaires répliquent tout de go par la radicalisation du mouvement de protestation. C'est ce dont avertissait le premier communiqué annonçant la grève du 10 avril. Une menace que la tutelle n'a semble-t-il pas prise au sérieux et que les fonctionnaires de la justice sont unanimes à vouloir exécuter. Et c'est le cas, puisqu'à l'issue d'une réunion tenue jeudi après le sit-in à El-Biar, les manifestants ont décidé de faire monter la pression en durcissant le mouvement et en optant pour de nouvelles actions de protestation. Principale décision du syndicat autonome : la poursuite de la grève pour cinq jours supplémentaires sans assurer le service minimum, l'organisation de rassemblements devant la Présidence et la poursuite de la tenue de sit-in quotidiens devant les cours et tribunaux du territoire national ainsi que le boycott des stages, annonce un communiqué du syndicat. Ces décisions ont été prises à l'issue d'un troisième rassemblement tenu jeudi par les grévistes devant le siège de leur tutelle. Venus nombreux des quatre coins du pays, près de mille personnes selon le syndicat autonome, ils ont fait le pied de grue devant le ministère pendant toute la matinée avant de se décider à quitter les lieux bredouilles. Bredouilles certes mais déterminés une fois de plus à aller jusqu'au bout de leur combat et ce en dépit des pressions et des intimidations exercées par les procureurs généraux et autres présidents de cour sur les grévistes. Le syndicat a, tout au long de la semaine de grève, rendu publics des communiqués de dénonciation des pressions et des dépassements allant jusqu'à citer nommément leurs auteurs. Des requêtes ont été déposées au niveau du syndicat qui n'a pas cessé de frapper aux portes de la tutelle qui se confine dans un mutisme total, à croire que la paralysie des instances judiciaires depuis le 10 avril ne pénalise personne. Pourtant justiciables, avocats, citoyens sont tous pénalisés par la paralysie des tribunaux et des cours. De leur côté, les fonctionnaires n'ont d'autres moyens de pression que le débrayage. La balle est donc dans le camp de la chancellerie qui devrait trouver un compromis. M B