Il expliquera que sur les 400 entreprises privatisées, 150 ont été reprises par les travailleurs et les autres ont été rachetées par des opérateurs privés dont certains ont réussi et d'autres ont échoué. “Ce n'est pas moi qui ai privatisé le complexe de sidérurgie d'El-Hadjar, c'est l'Etat. À l'époque, c'était une nécessité par- ce que les caisses de l'Algérie étaient vides et il fallait faire face aux besoins de la population”, a affirmé Hamid Temmar, devant les enseignants et étudiants de la faculté des sciences économiques de l'université Saâd-Dahleb de Blida. Le ministre a ajouté : “L'opération de privatisation entamée depuis l'année 2000 est une réussite. J'entends parler des gens et il y a même des écrits dans la presse que la privatisation en Algérie n'a pas réussi. Je défie quiconque de me prouver ou me donner le nom d'une société privatisée et qui n'a pas réussi. Donnez-moi, juste un nom d'une société,” a martelé le ministre. Sur sa lancée, il expliquera que sur les 400 entreprises privatisées, 150 ont été reprises par les travailleurs et les autres ont été rachetées par des opérateurs privés dont certains ont réussi et d'autres ont échoué. “L'Etat a gardé 80 entreprises stratégiques pour le pays”, a fait savoir le ministre qui estime que notre économie actuelle n'est ni libérale ni socialiste. Au passage, il a dénoncé la lenteur du dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'UE et l'OMC. Pour lui, “il faut avancer dans le processus de l'adhésion et puis négocier”. Plus loin, il précisera que l'histoire a démontré que la notion d'indépendance économique quand elle est prise comme une stratégie de développement complète s'avère un mythe qui est illusoire. Pour l'expert, le système libéral est donc précisément un système organisé sur la liberté politique et économique qui cherche trois équilibres : un équilibre entre la flexibilité et la stabilité, la compétitivité et la solidarité et un équilibre entre le marché de l'Etat et les règles du jeu du marché. Après avoir évoqué le développement considérable qu'ont connu les pays émergents comme le Brésil, la Corée, l'Afrique du Sud, l'Inde et d'autres pays du Sud, le ministre s'est interrogé également pour dire “où est la place de l'Algérie parmi ces pays émergents ? Nous devons aller à la rencontre des investissements de haute stratégie”. Encourageant toujours l'investissement et le partenariat avec les firmes étrangères pour acquérir un savoir-faire, Temmar citera l'exemple de la Chine qui, au début de l'ouverture de son économie avait accepté sans condition tout investissement dans son pays mais après avoir acquis le savoir-faire et la technologie, a réorienté sa politique pour la sélection des investissements étrangers. “De fait, la maîtrise technologique n'est ni instantanée ni automatique, même si, par ailleurs, la technologie est bien transférée. La maîtrise technologique requiert que le processus, en amont et en aval, soit correctement et complètement maîtrisé” indiquera Temmar. Et d'ajouter : “L'innovation et la technologie constituent la frontière entre les pays du Nord et du Sud”. À une question sur le marché algérien qui est qualifié de marché de bazar, le ministre rétorquera que “le marché algérien est trop bien structuré”. Il appelle à l'allégement du code de l'investissement en Algérie, il le qualifie de trop lourd. “Pour investir, il faut passer par le Conseil national d'investissement, le Conseil des ministres et le Conseil d'Etat. Tout ce parcours est long et demande beaucoup de temps à l'investisseur”, estime le ministre qui pour lui l'Algérie devait avoir une politique volontaire de développement. Lors des débats, Temmar, qui après avoir préconisé qu'il faut revoir le système des banques, dira : “L'Algérie est un véritable Etat démocratique car, quoiqu'on dise et quelles que soient les difficultés, les partis politiques peuvent dire ce qu'ils pensent du pouvoir, ils peuvent se présenter aux élections de manière tout à fait libre et la liberté de la presse n'est pas un vain mot.” K. F