La commission nationale d'aide à la création de syndicats autonomes du secteur économique ne compte pas chômer. Deux mois, jour pour jour, après son installation par la Confédération nationale autonome des travailleurs algériens (Cnata), créée le 1er mai dernier par le Snapap, la commission revient à la charge et lance un nouvel appel en direction des travailleurs du secteur économique. “Nous faisons appel à tous les travailleurs du secteur économique pour se structurer au sein de syndicats autonomes pour donner un nouveau souffle à la lutte syndicale et constituer une grande force revendicative capable de défendre les acquis socioprofessionnels et contribuer à l'amélioration de la productivité et la performance financière des entreprises, et ce, pour libérer l'économie algérienne de la dépendance des hydrocarbures", note le communiqué signé par Rachid Arkat. Et pour convaincre cette catégorie de travailleurs, le même syndicaliste explique que la loi 90-14 “permet aux salariés du même secteur de créer leur propre syndicat", de même que la convention 87 notamment son article 2 qui stipule que “les travailleurs, sans distinction aucune, ont le droit, sans autorisation préalable, de constituer des organisations de leur choix". Il faut rappeler à ce propos que, comme l'indique bien son nom, la commission d'aide à la création de syndicats autonomes, a pour objectif “d'accompagner les travailleurs dans les différentes démarches pour constituer leurs formations syndicales". Selon Rachid Arkat, le premier appel a déjà eu un écho favorable puisque la commission a déjà donné naissance à trois nouveaux syndicats. Il s'agit du Syndicat national autonome des travailleurs des crèches, créé au début du mois de juin, de celui des travailleurs de la Sonelgaz et celui des travailleurs d'Algérie Poste. Ces deux derniers syndicats autonomes “viennent de déposer leur dossier d'agrément au niveau du ministère du Travail". Ceci leur permettra par la suite d'adhérer à la Cnata pour pouvoir grossir ses rangs et constituer un bloc uni et solide à même de faire face à toutes les pressions et autres entraves à l'exercice du droit syndical qui ne cessent de se multiplier ces derniers mois. Faut-il rappeler une fois de plus qu'en dépit de la ratification de la convention 87, l'Algérie continue à ce jour d'exiger de tout nouveau syndicat de déposer une demande d'agrément auprès du ministère du Travail et d'attendre son feu vert pour activer. Ceci en violation de cette même convention ratifiée qui dit clairement que tout nouveau syndicat est agréé de facto dès qu'il procède à son enregistrement au niveau des services compétents ! M B