Pour la tutelle, l'affaire est close car il n'est pas question d'octroyer une équivalence à des diplômes délivrés par une université privée non reconnue par le ministère de l'Enseignement supérieur libanais. Ce dernier soutient qu'elle a été agréée en 1999 ! Le problème d'équivalence des diplômes étrangers en Algérie n'est pas près d'être résolu définitivement. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est assez souvent confronté à la colère de groupes d'étudiants ayant opté pour des études supérieures à l'étranger sans être sûrs de leur reconnaissance. Et c'est justement le cas actuellement ! Cette fois-ci, ce sont les diplômés de l'université de Jinan au Liban qui reviennent à la charge et réclament l'équivalence de leur diplôme de postgraduation. Ils sont près d'une quarantaine de détenteurs de magister et de doctorat de Jinan University au Liban qui se battent depuis plus de deux ans pour une équivalence que la tutelle refuse de leur octroyer. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ce groupe de diplômés a décidé de lancer des actions de protestation pour contraindre le MESRS à trouver une solution à leur problème qui n'a que trop duré. À cet effet, ils tiennent à partir d'aujourd'hui un sit-in ouvert devant le siège du département de l'Enseignement supérieur en lançant en parallèle une grève de la faim. En fait, ces diplômés ne font que reprendre une action qu'ils ont dû suspendre mercredi dernier à la suite du transfert vers l'hôpital de quatre grévistes de la faim. Selon le représentant des diplômés, “ces actions se poursuivront jusqu'à ce que le problème soit résolu définitivement". Et d'ajouter qu'avant de choisir de poursuivre leurs études au sein de l'université libanaise, nous nous sommes renseignés auprès de la tutelle qui nous a donné son feu vert. Ce n'est qu'à notre retour au pays que nous avons été surpris par le refus d'octroi d'équivalence sous prétexte que les facultés choisies sont des organismes privés qui ne sont même pas reconnus dans leur propre pays. Le même représentant explique que des documents prouvant la reconnaissance de l'université de Jinan située au nord du Liban par le ministère de l'Enseignement supérieur de Tripoli et par l'Union des universités arabes ont été remis à la tutelle qui campe sur sa position. Une copie d'un document portant en-tête du ministère de l'Education et de l'Enseignement supérieur libanais signé par le directeur de l'enseignement supérieur, Ahmed El-Djamal, en date du 30 janvier 2012 nous a été remis. À travers ce document, “la direction générale de l'enseignement supérieur du ministère de l'Education et de l'Enseignement supérieur informe ceux qui sont intéressés que Jinan University est un établissement d'enseignement supérieur agréé à la faveur du décret n°1948 du 21 décembre 1999" et de citer les diplômes agréés par la commission des équivalences (journalisme, lettres et sciences, santé publique, droit des affaires et éducation). Las d'attendre depuis deux années déjà, les grévistes lancent un appel à tous les diplômés qui font face au même problème de les rejoindre devant le siège du MESRS. Un bilan de santé des quatre grévistes transférés à l'hôpital a été remis à la Laddh. “La direction de l'équivalence et toutes les parties concernées par ce problèmes doivent assumer leur responsabilité quant aux conséquences de ce sit-in ouvert", note le communiqué des diplômés. Et de prévenir qu'ils comptent “durcir leur mouvement de protestation" dans le cas où la tutelle ne leur accorderait pas l'équivalence. Le niet de la tutelle ! Contactées, des sources du ministère de l'Enseignement supérieur ont contredit la version des étudiants et ont soutenu que Jinan University est “une université privée non reconnue par les autorités libanaises". La réponse adressée par la direction de la formation supérieure graduée du MESRS aux étudiants qui ont introduit des demandes d'équivalence de diplômes est claire : “Les documents qui nous ont été transmis par le ministère de l'Enseignement supérieur libanais prouvent qu'il œuvre actuellement à mettre en place les dispositions et procédures de contrôle des établissements de formation supérieure qui ont ouvert des sections et de nombreuses filières en profitant du vide juridique d'avant l'année 2010. À cela s'ajoute l'ouverture d'établissements privés sans autorisation". Et c'est pour tous ces justificatifs que la tutelle “refuse d'octroyer l'équivalence pour des diplômes obtenus dans des universités privées non reconnues". M B