La petite salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité, samedi et dimanche, dans le cadre des activités du Festival arabo-africain de danse, un colloque sous le thème “Quand les danses du patrimoine célèbrent la liberté des peuples". Les différents intervenants sont revenus sur l'essence de cet art et son rôle dans la quête d'une liberté intérieure et de celle des peuples. Le premier intervenant Adépo Yapo (Côte d'Ivoire), compositeur et musicologue, a intitulé sa communication “Danser libre pour célébrer la liberté". Il répartira sa conférence en deux axes : la danse libre chez l'être et chez les peuples. “L'acte de danser n'est-il pas", dira l'orateur, “un moyen de se libérer de certaines contraintes physiques et psychologiques, car danser librement doit procurer certainement un sentiment de satisfaction et un immense plaisir au danseur, quel que soit son âge. Car la danse porte en elle cette expression libre qui participe à la spontanéité de l'artiste ou de tout individu qui se prête à ce jeu corporel, dense en intensité physique est émotionnelle". Evoquant la danse chez les peuples comme une expression populaire, Adépo Yapo a estimé que “danser pour l'homme, au départ, a dû être une manifestation de joie afin de refouler les sentiments insoupçonnés de frustration. Si tel est le cas, tous les peuples du monde se sont appropriés cette pratique pour célébrer leur liberté. Ainsi, on peut danser pour célébrer le jour de l'indépendance, la victoire d'une compétition, la victoire militaire, les naissances, les baptêmes...". M. Ounoughène, compositeur et producteur, reviendra quant à lui sur le style musical du blues, comme “un chant cathartique de tout l'Afrique". “Le blues délivre à l'origine des idées noires. Une musique mélancolique possédant une puissance émotionnelle", dira M. Ounoughène. Les chants de blues, sont selon l'orateur, improvisés pour soutenir les durs travaux des esclaves. Des chants rythmés à l'aide notamment de pioche. Les chansons évoquent généralement les péripéties de la vie quotidienne, mais il sera à l'origine de l'éclosion de plusieurs styles musicaux et aussi des instruments de musique. M. Ayoub a traité de “La danse du patrimoine [qui] célèbre la liberté du peuple. Cas du Niger". Zohra Agabi, ancienne danseuse du Ballet national algérien, fera quant a elle une chronologie de ce ballet et rappellera le thème des premières chorégraphies, réalisées notamment par Mustapha Kateb, dont “Vers la lumière". K T