Le ministre du Commerce, hôte de notre journal, pour parler de son secteur, ciblé par tous en cette période de Ramadhan, a fait preuve de pédagogie en utilisant un data show pour convaincre. Et il a pu convaincre par des chiffres, des réalisations du secteur, comme il a parlé des missions qui lui sont dévolues : contrôle et régulation. Le reste lui échappe puisqu'il se situe en amont. Le marché informel, pieuvre tentaculaire, dont tout le monde parle et connaît les méfaits, est devenu un partenaire fréquentable et plus couru que le public, en ce sens que la traçabilité n'est pas nécessaire pour commercer. L'Etat, en quelque sorte, n'est là que pour constater les dégâts et l'envahissement de l'informel sur les prérogatives de l'administration. On se rappelle, par deux fois, le recul de l'Etat quand il avait voulu introduire le chèque comme unique mode de paiement, à partir d'une certaine somme. Le marché informel, lié à des milieux mafieux et à certains lobbies qui se sont accaparés des monopoles en produits importés, prend de jour en jour de l'ampleur et occupe des espaces où n'existent aucun contrôle, ni sécurité. Spectateurs, les contrôleurs du commerce sévissent comme ils peuvent en verbalisant un commerçant, mais jamais un vendeur qui a une table, sur le trottoir. Pour eux, il n'est pas recensé, donc, il est inconnu. Il ne paie pas d'impôts, ne possède pas de registre du commerce. Comme première riposte, même libéré, le marché est aux mains d'une multitude d'intermédiaires qui se sucrent sur le dos du consommateur, éternel perdant. Le retour à la distribution par l'Etat serait-ce réellement la bonne solution, quand le mal est ailleurs. Au sommet ? En attendant, le ministère s'occupe à gérer le dossier de notre adhésion à l'OMC et à l'espace UE avec des rounds de négociations infinies qui s'étirent dans le temps, alors que les vrais coups sont assénés par une mafia qui fait fi de toutes les lois, sur le citoyen ; éternel dindon de la farce que l'on réconforte par des discours sans suite sur le contrôle et la présence en virtuel d'un Etat absent. A.O. [email protected]