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L'économie souterraine, un mal nécessaire ?
Publié dans Réflexion le 05 - 04 - 2012

Socialement utile du fait qu'il fait vivre des dizaines de milliers de familles, le commerce informel reste une alternative à l'absence d'une politique de l'emploi capable d'absorber le grand nombre de chômeurs tous niveaux confondus. De l'aveu du Ministre du commerce lui-même ; le commerce informel, reste le "poumon" de l'économie nationale. Il acquiert de ce fait deux fonctions : une fonction sociale et une autre politico-économique. Et pour cause, les chiffres avancés par les officiels sont plus qu'éloquents : des experts situent le taux de "l'économie souterraine" à hauteur de 20 à 40 % du Produit intérieur brut (PIB). Le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce estime à 61 000, le nombre d'intervenants sur le marché informel au niveau national et à 765 le nombre de sites où s'exerce le commerce informel dans le pays.
Le marché informel en Algérie, a pris des proportions alarmantes
L'ampleur du phénomène a été évoquée par le ministère du Commerce M. Mustapha Benbada lors du colloque international sur l'économie informelle en Algérie où il a avancé que « La moitié du chiffre d'affaires des opérateurs économiques algériens (commerçants et entreprises) provient de l'économie informelle ». Cette affirmation s'appuie sur les chiffres des transactions sans factures estimées à 155 milliards de dinars sur les trois dernières années. Cette situation est le résultat de l'ouverture commerciale hâtive et l'insuffisance de l'offre d'emplois par rapport à une demande en constante augmentation. Il se développe au détriment des entreprises activant dans la légalité et fait perdre à l'été « quelques » centaines de milliards de dinars par an en termes de fiscalité. Cet état de fait a été aggravé par la décision du Conseil des Ministres prise, en réaction aux émeutes de janvier dernier, de laisser libre champ à ce type de commerce. Ainsi, des dizaines de milliers de « trabendistes » entreprises ou simples commerçants pratiquant diverses formes de commerces clandestins de détail et de gros de produits importés clandestinement, ou confectionnés dans des ateliers industriels ou artisanaux, usant souvent de la contrefaçon et jusqu'au marché parallèle de la devise ; ont investi le terrain, multipliant les zones de non droit.
Comment explique-t-on ce penchant pour la clandestinité ?
Certains opérateurs activant dans la clandestinité mettent en cause la complexité des démarches administratives à accomplir pour créer son entreprise. Il faut donc beaucoup de patience et de courage pour se perdre pendant plusieurs mois dans les dédales des administrations et des nombreuses procédures. Quand on sait qu'en France on peut créer son entreprise et être auto-entrepreneur via internet, en un temps record passé devant son micro-ordinateur. Chez nous, il faut lutter contre la bureaucratie mais aussi contre la ténacité des banquiers qui ne cèdent pas facilement puis avec d'autres institutions tel les télécommunications, Sonelgaz, et autres services offrant les commodités nécessaires à la gestion d'une entreprise. Ces lourdeurs peuvent décourager le plus téméraire des porteurs de projets. Mais il serait plus honnête d'évoquer la raison la plus évidente qui celle des prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales etc.) auxquels sont soumises les entreprises et qui sont considérés comme trop élevées. Car elles peuvent atteindre 45% du chiffre d'affaires réalisé. Dissuadé par ces mesures, les acteurs de l'informel persistent à développer leurs réseaux avec les complicités de certaines puissances au pouvoir et offre des services variés tels l'import- export, le marché des changes, la création de l'emploi, l'immobilier, l'équipement et dans d'autres domaines stratégiques de l'économie. L'informel devient souvent incontournable au point que certaines entreprises et commerçants légaux recourent à des pratiques liées à l'informel. Ce qui fait dire au ministre du commerce que : « cette économie parallèle sert assez souvent de tube digestif aux entreprises fichées au registre du commerce » en précisant que « même l'économie formelle est gangrenée par l'informelle » en soulignant que les commerçants, grossistes et détaillants, sont "les champions de l'économie informelle" en Algérie. Ils imposent leurs pratiques aux entreprises qui se retrouvent obligées d'accepter de vendre sans facture pour pouvoir écouler leurs produits. Les prix de ces derniers deviennent en effet non concurrentiels s'ils sont facturés alors que les importateurs, les grossistes et les détaillants ignorent les taxes.
Un constat qu'a appuyé l'économiste péruvien Hernando de Soto pour qui "quand l'informel prend de l'ampleur, tout le monde se retrouve dans l'informel puisque les circuits du formel se fournissent chez l'informel".
"des pistes d'une transition vers la formalisation"pour en finir avec le marché informel en Algérie qui représente 40% transactions commerciales, selon un chiffre généralement avancé par les spécialistes.Il septique s'en lave les mains quant à la capacité de l'Etat à le combattre. En réalité, le ministre dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Même le Premier ministre n'a pas été capable d'imposer le chèque comme seul moyen de payement des transactions dépassant les 500.000 dinars. Pour cause, les barons de l'import-import qui ont noyauté les rouages de l'administration ont fini par peser lourdement sur la décision politique. Le chèque de Ouyahia fut alors remisé au placard de la République.
Ces derniers ne veulent point que leurs transactions douteuses desquelles ils tirent des milliards de centimes de dividendes puissent être déclarées au fisc. Et c'est forcément un terrible manque à gagner pour le trésor public. Et à défaut de pouvoir endiguer le phénomène, les pouvoirs publics semblent avoir appris à vivre avec.
une des déclinaisons de ce marché informel, à savoir le règlement des factures en liquides pour que les protagonistes des transactions échappent à toute traçabilité
On se souvient que le gouvernement sous la pression des barrons du "trabendo" a été obligé de rétro-pédaler, sur ordre du président Bouteflika pour éviter une tension sociale et surtout une perturbation du marché, dont une partie est contrôlée par les " trabendistes ". "Nous n'avons pas abandonné cette mesure. Nous avons juste décidé de différer son application pour mieux préparer le terrain ", a tenté de convaincre le ministre du Commerce. Selon lui, la décision de repousser l'application de cette mesure est intervenue " sur orientation du président de la République pour préparer l'opération ".
"Il faut que le système financier soit prêt à prendre en charge les retombées de l'application d'une telle décision. Il ne faut pas donner des solutions conjoncturelles à des problèmes structurels ", a-t-il estimé.
L'ajournement d'une telle mesure " donne des signaux négatifs et peut même favoriser le secteur informel ",selon le ministre
Le décret exécutif fixant le seuil applicable aux opérations de paiements devant être effectués par les moyens de paiement à travers les circuits bancaires et financiers, publié au journal officiel n° 43 devait entrer en vigueur le 31 mars 2011.
Le texte souligne que tout paiement qui excède la somme de 500.000 DA, doit être effectué par les moyens de paiement suivants: chèque, virement, carte de paiement, prélèvement, lettre de change, billet à ordre et tout autre moyen de paiement scriptural.
Les administrations publiques, les organismes publics, les entreprises gérant un service public ainsi que les opérateurs publics et privés sont tenus d'accepter les règlements des transactions, des factures et des dettes par les moyens de paiement scripturaux.
la création de marchés de proximité permettra d'insérer le commerce informel dans le circuit légal. Marché informel à Alger : Les jeunes se disent « contraints » de subvenir aux besoins de leur famille.
Des vendeurs exposant leurs marchandises à même le sol dans plusieurs endroits de la capitale se disent « contraints » de recourir à ce type d'activité dans le but de subvenir aux besoins de leurs familles. Les autorités locales, de leur côté, sont décidées à éradiquer le marché informel mais adoptent, pour ce faire, une démarche progressive basée sur l'intégration des concernés au marché officiel. proposent pour éradiquer le commerce informel, ou, à tout le moins, en réduire l'étendue, M. Kettou évoque un certain nombre de mesures.
« Les marchés informels ne peuvent pas être éradiqués du jour au lendemain. Il faudrait prendre le dossier avec soin et trouver les solution idoines », a t il prévenu. M. Aït Abderrahmane a indiqué que les conditions et modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux ont fait l'objet dernièrement d'un nouveau décret signé par le Premier ministre Ahmed Ouyahia appliquant la loi de 2004 sur les activités commerciales. « La création de nouveaux marchés de gros n'était pas prévue dans les textes précédents. Le nouveau décret autorise la création de quatre marchés de gros pour les fruits et légumes, pour les produits de la pêche, pour les produits industriels et pour les produits agro alimentaires. Ces marchés seront implantés en dehors des zones urbaines », a t il précisé. Il existe actuellement 43 marchés de gros au niveau national. « Il y a des wilayas où il n'y a pas de marchés de gros comme, Aïn Defla ou Bouira. Il faut préciser qu'il y a trois types de marchés de gros : national, régional et local », a t il noté. La nouvelle entreprise publique, la SPA Magro, aura pour tâche de réaliser des marchés de gros à vocation nationale et régionale. Il a précisé que dans chaque wilaya une commission composée de plusieurs secteurs décidera désormais des lieux d'implantation des marchés, des centres commerciaux, des grandes surfaces et des superettes. Selon lui, la construction des hypermarchés et des marchés de gros nécessitera une double autorisation des ministères de l'Intérieur et du Commerce. « Ces espaces nécessitent une étude quant à l'opportunité de les créer au niveau de certaines régions. On ne peut pas installer des hypermarchés dans des petites localités puisque cela risque de tuer les petits commerces », a t il souligné. Abdelaziz Aït Abderrahmane a relevé que le décret ne fait pas de distinction entre l'investissement privé et public.
D'après lui, le privé peut investir dans la construction de marchés de gros ou de grandes surfaces. Le ministère du Commerce a bénéficié d'une enveloppe de 10 milliards de dinars pour le développement des marchés couverts de proximité. « Nous avons pris l'initiative de contacter les wilayas pour qu'elles nous communiquent les besoins en la matière. Nous avons estimé ces besoins à 38 milliards de dinars. Nous avons donc le quart de l'enveloppe à répartir selon les priorités fixées par les walis », a t il dit.
Selon lui, les besoins sont estimés à plus de 1 500 infrastructures commerciales à créer. « Ce nombre avoisine celui des commerces existant actuellement. Il y a 1 595 marchés au niveau national. Il faut plus de 3 000 marchés pour qu'il y ait une bonne organisation et pour éviter le dérèglement en matière de distribution. Il y a des communes où il n'existe pas de marché couvert ou de marché de proximité. On construit des cités de plus de 5 000 logements, on prévoit un centre de santé, un CEM, mais pas de marché. Il appartient à la collectivité locale de prévoir les infrastructures et les équipements qui doivent répondre aux besoins des citoyens », a t il noté.
Un office communal des marchés communaux s'impose plus que jamais. Regroupant les marchés cet office aura pour principale fonctions leur gestion sur les plans de la sécurité et du contrôle des prix pratiquésNécessité de rechercher des solutions alternatives.


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