Le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Yazid Zerhouni, estime que le départ d'une partie ou de tout le gouvernement pour garantir la neutralité de l'administration en prévision de la présidentielle d'avril “n'est pas fondé”. Lors de son traditionnel point de presse, hier, au siège de l'APW de Tlemcen, le ministre a suggéré que cela ne se fera pas, quand bien même les partis politiques l'exigent comme garantie. “Ce sont ces mêmes partis qui réclament aujourd'hui le départ du gouvernement qui ont applaudi le succès des deux scrutins organisés en 2002. Il avaient tous applaudi les mesures prises, pour assurer le bon déroulement et maintenant, ils supposent une fraude, cela n'est pas fondé !”, s'est exclamé Zerhouni. Tout en faisant remarquer que le gouvernement a pris les mesures “les plus sûres au monde” pour la tenue de cette élection, le ministre précise : “J'ai dit aux membres de la commission juridique de l'APN que les nouvelles mesures qu'ils veulent introduire dans la loi électorale sont en deçà de celles que nous avons prises en 2002.” Soupçonné d'être contre les amendements proposés par l'assemblée, notamment concernant la suppression des bureaux spéciaux, Yazid Zerhouni s'en défend et affirme que “toutes les propositions faites sont les bienvenues”. Au sujet de la tenue du congrès des “redresseurs” du FLN, le ministre déclare que l'affaire est en justice et que cela interviendra une fois le verdict connu. Comprendre que si le congrès de Benflis est invalidé, l'autorisation sera sans doute donné au mouvement de Belkhadem de tenir le congrès bis qui se chargerait de soutenir la candidature de Bouteflika. Quant à la plainte déposée par la direction du FLN contre lui et les walis pour avoir donnée des autorisation de réunions aux “redresseurs” sous le couvert d'associations civiles, Zerhouni dit simplement attendre que la justice tranche. Il reconnaît certes ce procédé contraire à la loi, mais il le justifie maladroitement par cet argument spécieux : “Je connais trop peu d'associations civiles qui ne dépendent pas des partis politiques.” En clair, Zerhouni suggère que cette pratique est de bonne guerre… ! H. M.