Les piqûres de scorpions représentent la première cause de décès par l'envenimation en Algérie, ce qui induit donc, selon les spécialistes, des facteurs de gravité épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. L'enfant de 7 ans, piqué mortellement mercredi dernier par un scorpion à El-Menéa, repose avec acuité le problème de l'envenimation des scorpions auquel il faut trouver des solutions urgentes. L'envenimation scorpionique, qui est une pathologie spécifique contrôlable par l'hygiène du milieu, représente l'un des plus importants problèmes de santé publique en Algérie et plus particulièrement au niveau des régions des Hauts-Plateaux et du Sud où, chaque année, plusieurs milliers de personnes sont piquées par les scorpions et dont une centaine, en moyenne, en décèdent. À l'approche de chaque été, le comité de wilaya de lutte contre les zoonoses et la direction de la santé de Ghardaïa lançaient une campagne de lutte contre l'envenimation scorpionique. Elle débutait généralement par un séminaire pour l'amélioration de la prise en charge thérapeutique des victimes de piqures de scorpions afin de diminuer le taux de létalité, ainsi que le recyclage des médecins urgentistes et paramédicaux dans le domaine de la prise en charge. La répartition du sérum antiscorpionique, fourni en quantité suffisante par l'Institut Pasteur d'Alger, était aussitôt ventilée sur l'ensemble des structures sanitaires de la wilaya. En parallèle, une campagne de ramassage des scorpions est organisée, l'unité était payée à 40 DA. À cet effet, une enveloppe conséquente était dégagée par la wilaya et mise à la disposition de toutes les APC. Afin que l'opération atteigne le but escompté, une campagne de sensibilisation était lancée tant sur les ondes de la radio locale que par des journées d'information dans les écoles et collèges de la wilaya. L'implication des services des APC est fondamentale, notamment dans le maintien de l'hygiène environnemental, tel que le ramassage systématique des ordures ménagères et des gravats, ainsi que l'entretien des trottoirs, la création d'espaces verts, l'entretien de l'éclairage public par le remplacement immédiat des ampoules grillées, sachant que le scorpion est un animal photophobe. C'est, entre autres, quelques unes des mesures adéquates et efficaces à appliquer contre la prolifération des scorpions, car il faut souligner que le scorpion est un animal millénaire, qui a survécu à tous les aléas. Selon des statistiques, les piqûres de scorpions représentent la première cause de décès par envenimation en Algérie, ce qui induit donc, selon les spécialistes, des facteurs de gravité épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. Par conséquent, et afin d'infléchir la tendance à la baisse du taux de morbidité et de mortalité causées par les piqûres de scorpions, une stratégie de lutte contre les piqûres et envenimations a été alors élaborée à l'époque par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L'un des segments de cette stratégie reposait sur la formation du personnel médical et paramédical, sur l'information, l'éducation et la communication par implication intersectorielle. Un comité national de lutte anti-scorpionique (CNLAS) constitué des secteurs de la santé, des collectivités locales et de la Protection civile a même été créé en 1987 à cet effet. C'est dire la dangerosité de cet animal, qui chaque année provoque des dégâts, quelques fois irréversibles, voire des décès dus, le plus souvent, comme c'est le cas de ce pauvre enfant, aux transferts tardifs des victimes vers les centres sanitaires. Sur la douzaine d'espèces de scorpions répertoriées, deux sont particulièrement dangereuses et sont, malheureusement, les plus répandues dans nos régions, il s'agit de l'androctonus australis et du buthus occitanus. La prolifération des scorpions, qui augmente le risque d'envenimation, est due à plusieurs facteurs, dont le manque d'hygiène, la promiscuité et l'obscurité. Il y a, au nombre de ces facteurs, la misère des populations qui, dans leur immense majorité, vivent dans des maisons très anciennes, sans aucun entretien. Selon un rapport du ministère de la Santé, datant de l'année 2000, sur la situation épidémiologique en Algérie, il est précisé que dans la 10e classification internationale des maladies (CIM10), l'envenimation scorpionique est classée dans le groupe “Effet toxique de substance d'origine essentiellement médicinale". L. K