Le lancement de la caravane de prévention et de sensibilisation sur le risque de l'envenimation scorpionique s'est effectué, hier, à partir de l'unité d'instruction et de prévention de la Protection civile de Dar El Beïda. Pas moins de 14 wilayas accueilleront le cortège dont les moyens sont essentiellement assurés par la direction générale de la Protection civile (DGPC). Trois officiers, parmi lesquels un médecin, et 6 agents de la même institution, constituent l'encadrement de la caravane. La mission étant assurée pour le compte du Comité national de lutte anti-scorpionique (CNLAS), les « pompiers » ont également mis à contribution 5 véhicules, dont une ambulance aménagée et un support d'information (affiches, dépliants, mannequins etc.). Deux animateurs chargés d'improviser des sketches de sensibilisation sur les dangers du scorpion tueur seront aussi du voyage. La caravane prendra fin le 8 juillet. Les wilayas visitées (Médéa, M'sila, El Oued, Ghardaïa, El Bayadh, Tissemsilt) ont été choisies « en raison de la létalité élevée causée par les piqûres scorpioniques ». « Le lancement de la caravane coïncide avec les premières piqûres, notamment dans les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux », explique-t-on à la DGPC. Cette institution, dépendant du ministère de l'Intérieur, s'est engagée depuis la création du CNLAS en 1987 à jouer les premiers rôles dans la lutte contre les piqûres du scorpion. Le comité national est constitué des secteurs de la santé, des collectivités locales et de la Protection civile. Il est soutenu par des épidémiologistes, des réanimateurs, des biochimistes, des toxicologues et des membres de l'institut Pasteur. Le scorpion est un animal extrêmement dangereux en raison des nombreuses victimes qu'il fait parmi les citoyens. Sur la quinzaine d'espèces, deux types sont connus comme étant dangereux, à savoir l'Androctonus Australis et le Buthus Occitanus. Durant l'année 2005, plus de 46 995 personnes ont été piquées par des scorpions et 74 décès ont été enregistrés dans les wilayas touchées par ce fléau. Durant les années 1980, le nombre de décès annuels s'élevait à 150 environ. La baisse de la mortalité est due au fait que le CNLAS soit plus « agressif », notamment au cours de la dernière décennie, affirme M. Bengueda de l'institut Pasteur. Selon les statistiques détenues par le CNLAS, près de 80 % des piqûres ont lieu à l'intérieur des maisons.